Patrimoine naturel
À Saint-Quentin, le Parc d’Isle allie loisirs, pédagogie et préservation de l’environnement
À la fois lieu de loisirs et de promenades, le Parc d’Isle accueille également un parc animalier. Celui-ci présente, notamment, des espèces évoluant dans les zones humides.
« Le Parc d’Isle est une zone d’une centaine d’hectares au cœur de la ville qui compte trois espaces essentiels : le parc urbain, la réserve naturelle nationale des Marais d’Isle et le parc animalier »,
résume David Lacave, directeur d’exploitation du Parc d’Isle. Une offre très diversifiée qui permet de valoriser le site dans sa globalité et d’en faire un véritable pôle d’attractivité régional. D’ailleurs, chaque année environ 550 000 visiteurs libres déambulent ici. Parmi eux, plus de 15 000 personnes ont assisté à l’une des animations proposées par le parc.
Une dizaine d’années après la création du parc, les premiers animaux domestiques sont arrivés pour animer les lieux. Un espace qui a connu une mutation profonde à partir de 2015. La désormais Ferme des 5 continents a bénéficié d’une rénovation complète de ses enclos et vu arriver des pensionnaires comme les lamas, les alpagas et les zébus. « Sur cette partie, nous revenons sur l’histoire de la domestication pour expliquer que derrière chaque race, il y a, à l’origine, une espèce sauvage », pointe David Lacave.
Afin d’enrichir l’expérience des visiteurs, un second espace dédié aux animaux sauvages, baptisé L’Isle Sauvage a été inauguré en 2021. « Nous avons la chance d’être installés au cœur d’un site exceptionnel et d’avoir une zone humide préservée labellisée réserve naturelle nationale depuis 1981 à proximité immédiate. Nous avons donc souhaité faire le lien entre ce patrimoine naturel et le parc animalier en présentant essentiellement des espèces liées à une zone humide », explique-t-il. On peut ainsi découvrir le vison d’Europe, petit mammifère carnivore particulièrement menacé du fait de la disparition progressive de ses habitats. « En France, il reste environ 200 individus. Nous avons la chance d’en avoir deux ici », poursuit-il.
Œuvrer pour la réintroduction d’espèces
Depuis le mois de juin, les équipes de l’Isle Sauvage, aidées des jeunes volontaires internationaux, se sont lancées dans un nouveau projet. Il s’agit de la création d’un centre d’élevage de cistudes d’Europe, une tortue elle aussi menacée par la raréfaction des zones humides. « Dans le cadre du Plan national d’action cistude (PNAC), nous allons essayer de favoriser la reproduction de cette espèce pour accueillir des jeunes qui pourront intégrer ensuite un programme de réintroduction, détaille David Lacave. Nous espérons avoir de nouveaux individus l’année prochaine », confie-t-il.
Pour œuvrer pleinement à la préservation des espèces, les équipes se sont enrichies de nouvelles compétences et comptent actuellement une responsable animalière, un vétérinaire et huit soigneurs. Côté population animale, l’Isle Sauvage n’attend plus que le panda roux. « L’enclos est prêt, il faut juste l’accord du coordinateur européen », pointe-t-il. Ce dernier doit s’assurer que l’espèce conserve une grande diversité génétique. si un jour l’animal est très menacé dans le milieu naturel, les parcs animaliers auront alors pour mission d’œuvrer à la réintroduction des individus. « Ce sont des missions de préservations très concrètes », se réjouit David Lacave.
Un centre de sauvegarde pour les oiseaux sauvages
Le Parc d’Isle accueille également l’un des rares centres de sauvegarde pour les oiseaux sauvages du territoire. Ce lieu, créé en 1982, n’est pas ouvert au public. « Nous accueillons tous les oiseaux en détresse qui ont été percutés par une voiture, victimes de piégeages ou empoisonnés. Nous les soignons avant de les remettre dans leur milieu naturel », explique David Lacave. Moineaux, hirondelles, chouettes, busards trouvent ici un refuge bienveillant et des soins adaptés. « En 2022, nous avons recueilli plus de 700 oiseaux, c’était presque trop », regrette-t-il.