Emploi
À Saint-Quentin, le groupe Blondel forme ses propres chauffeurs
Dans l’Aisne, comme dans les autres régions de France, de nombreuses entreprises sont à la recherche de chauffeurs poids lourds. Sur Internet, les offres d’emploi sont publiées à la pelle, sans pour autant trouver preneur. Alors, pour lutter contre ce phénomène, le groupe Blondel implanté à Saint-Quentin, a décidé de créer Blondel Drivers Camp, une formation en interne qui permet à des personnes qui n’avaient jamais mis les mains sur un volant de camion, d’obtenir le permis. Explications.
Auparavant, les douze personnes sélectionnées pour suivre le Blondel Drivers Camp étaient comptables, restaurateurs ou encore couvreurs, mais dans huit mois, ils seront chauffeurs poids lourd et siégeront derrière le volant d’un des camions du groupe Blondel, spécialisé dans le transport logistique. « Sur les salons, j’ai remarqué que de nombreux participants qui n’avaient pas le permis poids lourds étaient pourtant intéressés par nos postes et notre groupe. Après plusieurs mois de réflexion, je me suis dit qu’il serait intéressant de lancer notre propre formation et ainsi de ne jamais manquer de chauffeurs. C’est peut-être ça la réponse à la pénurie », témoigne Renaud Weinert, responsable de la communication au sein du groupe Blondel.
Une formation rémunérée avec un poste à la clé
Ainsi, depuis le 14 novembre dernier, la formation est lancée. Les douze nouvelles recrues alternent entre cours théoriques et pratiques. « Pour ce projet de Blondel Drivers Camp, nous nous sommes associés avec le centre de formation Promotrans à Saint-Quentin. Ainsi, les apprenants réalisent des cours pratiques et théoriques au sein du centre de formation et ils viennent dans notre entreprise pour des journées thématiques autour de l’exploitation transport et des métiers de l’atelier, par exemple », détaille le responsable communication. Au terme de la formation, les participants obtiennent, s’ils réussissent l’ensemble de leurs examens, le permis C, le permis CE, la Formation initiale minimum obligatoire (Fimo) et une attestation qui leur permet de transporter des déchets dangereux.
Une formation complète et idéale pour les jeunes qui souhaitent se lancer dans l’aventure du poids lourd ou pour les salariés souhaitant se reconvertir, puisqu’elle est courte (huit mois), rémunérée et qu’elle garantit un emploi. « Toutes les personnes qui intègrent notre formation gardent leurs indemnités de demandeurs d’emploi. Les participants sont même défrayés pour leurs déplacements. De plus, à l’issue de la formation, nous leur promettons un CDD de six mois dans notre groupe », informe Renaud Weinert. Un CDD de six mois, qui a vocation à découler sur un CDI. « Actuellement, lorsque nous avons besoin de chauffeurs, nous agissons dans l’urgence et nous n’arrivons pas à satisfaire nos besoins. Avec cette formation, nous formons nos chauffeurs de demain, nous allons pérenniser nos équipes », précise-t-il.
En cas de succès, le groupe va déployer la méthode
« Ce que j’ai souhaité faire, c’est que cette formation soit gagnant/ gagnant, pour les candidats, comme pour l’entreprise. Cette première session est une sorte de test », confie le responsable communication. Si le projet se déroule sans accro, d’autres sessions devraient être lancées, mais toujours avec de petits groupes. « Nous apprécions le fait d’avoir de petites promos, nous avons du temps à consacrer à chaque nouvelle recrue »,
poursuit-il. Blondel envisage même, en cas de succès, de déployer la formation sur ses autres sites comme celui de Dijon et d’étendre cette nouvelle méthode de recrutement à d’autres métiers comme celui de logisticien. Que ce soit au niveau technologique, comme au niveau humain, le groupe Blondel innove.
Le groupe Blondel continue de croître
Autre actualité qui touche le groupe Blondel depuis début décembre : sa prise de participation au capital de l’entreprise Transit Nord Plus, spécialiste du transport et de la logistique au Québec. « Depuis un an, maintenant, nous travaillons avec Airbus au Canada. Nous acheminons des pièces sur leurs lignes de production, introduit Renaud Weinert, responsable de la communication au sein du groupe Blondel avant de poursuivre : Prendre part au capital de Transit Nord Plus, c’est stratégique. Cela nous permet d’avoir une base logistique et de devenir indépendant côté transport. » À terme, le groupe qui a des envies d’ailleurs, souhaite se développer sur le marché nord-américain.