A République, des militants de gauche contre le RN et pour "soutenir la justice"
Décidés à "se faire entendre jusqu'à la place Vauban" où le RN tient son meeting de soutien à Marine Le Pen, quelques milliers de sympathisants de gauche se sont retrouvés place de la République dimanche...

Décidés à "se faire entendre jusqu'à la place Vauban" où le RN tient son meeting de soutien à Marine Le Pen, quelques milliers de sympathisants de gauche se sont retrouvés place de la République dimanche pour dénoncer les attaques contre la justice.
"Marine, quand on fait une bêtise, on est puni", clame une pancarte tenue par une petite fille sous le soleil printanier.
"Qui jugeait les juges trop laxistes ? Et prônait l’inéligibilité à vie ? La Marine sombre dans le déni", fustige une autre affiche dans la petite foule installée autour de la statue de la République, répondant à l'appel des Ecologistes et de LFI.
"Je suis venu pour soutenir la justice, la juge qui est sous protection policière. Il y a eu des attaques contre l'Etat de droit et pas que de la part du RN", explique à l'AFP Olivier Péant, 43 ans, pas encarté. Mais "c'est dommage car il y a peu de monde".
Les organisateurs ont annoncé 15.000 participants, une source policière a évoqué 3.000 personnes.
Parmi elles, Thomas Le Faouder, un sympathisant de gauche pas encarté, entend "soutenir la République de façon générale et plus particulièrement contre l'extrême droite". En écho, Marie, 62 ans, espère "un sursaut", inquiète "pour (ses) petits enfants avec cette montée des extrêmes un peu partout".
Vrai visage" du RN
Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics, lundi en première instance, qui l'empêche à ce stade de concourir à la présidentielle 2027 en raison de l'application immédiate d'une inéligibilité de cinq ans, le RN avait riposté en dénonçant une "tyrannie des juges".
Le RN montre "son "vrai visage", celui d'un parti "dangereux pour la démocratie", qui "menace y compris les juges quand les décisions prises par la justice ne leur convient pas", a dénoncé devant la presse le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard.
"On a entendu pendant longtemps le Rassemblement national nous dire nous, on est mains propres têtes hautes et aujourd'hui sont mains sales et tête basse", a-t-il renchéri sur scène, micro en main.
Face au meeting organisé par le RN, "il était impossible pour nous que cela ne donne pas lieu à une riposte populaire et aujourd'hui c'est la première étape de cette réaction", a-t-il lancé, en évoquant une mobilisation le 1er mai.
Samedi prochain, une autre mobilisation pour la défense de l'Etat de droit est prévue "partout en France", à l'initiative cette fois d'associations et de syndicats (SOS Racisme, CGT, LDH), alors que ce premier rassemblement politique a peiné à mobiliser au-delà des écologistes et des insoumis, PS et PCF notamment ayant décliné.
Chacun sa sensibilité
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a admis devant la presse ne "pas comprendre complètement les arguments pour ne pas être là" de la part des socialistes.
Mais "la gauche et les écolos, on n'est pas une caserne, chacun a sa sensibilité", dit-elle, en préférant garder ses banderilles pour les représentants de l'extrême droite qui "prennent comme modèle Donald Trump".
Iris Besnainou, manifestante "non affiliée", se dit évidemment "attentive à qui appelle au rassemblement, mais j'avais surtout envie qu'il y en ait un": "On a peur de ce qui est en train de se passer, on n'en dort pas la nuit (...). Si je peux, je retournerai manifester dans une semaine", dit-elle.
Les discours ont duré environ une heure devant une assemblée où s'est glissé au début le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, sans prendre la parole.
Au milieu des étendards de toutes les couleurs, celles des écologistes, des insoumis, du NPA ou le bleu-blanc-rouge national, les drapeaux palestiniens sont devenus de plus en plus nombreux, alors qu'une manifestation pour Gaza était prévue dans la foulée, place de la République.
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