Gazettescope
À propos du bonheur au travail…
De quoi contredire les études sur la grande démission et les tenants d’une «société de la paresse». Plus de trois ans après l'apparition de l’épidémie de Covid-19, presque 8 actifs sur 10 se disent contents de leur travail, d'après une enquête de l'Institut Montaigne. Parmi ces travailleurs, les plus satisfaits sont les chefs d'entreprise, les artisans et les professions libérales. Quelques lignes de notre billet hebdomadaire qui susciteront la curiosité des dirigeants mosellans. Pas besoin d'aller bien loin pour être heureux : chercher dans votre entreprise !
Le bonheur n’est pas une chose à laquelle nous ne devons penser qu’une fois par an ! Nous devrions nous y atteler tous les jours. Dans la vie, le bonheur va et vient. Nous avons tous de bons et de mauvais, voire horrifiques, jours au travail. La clé est d’avoir plus de bons jours de travail que de mauvais, afin que les mauvais jours ne se transforment pas en semaines, mois ou années détestables. Qu’est-ce qui nous rend heureux au travail ? Quel type de lieu de travail encourage les individus et les équipes à réussir ?
Se challenger...
La peur n’est pas agréable. Bien sûr, certaines personnes aiment l’adrénaline d’une bonne frayeur, mais les parcs d’attractions et les films d’horreur seraient bien moins attrayants s’ils étaient réellement dangereux. Sur le lieu de travail, cela signifie réduire le stress et l’anxiété. Lorsque nous sommes occupés, nous avons peu de temps pour expérimenter de nouvelles idées, et la peur de perdre notre emploi, notre poste ou notre réputation étouffe l’innovation. Si trop de stress peut empêcher de s’amuser, trop peu aussi. Pour développer leur créativité, les salariés ont des fois besoin d’être poussés. Jouer contre un adversaire qui est bien moins compétent que nous n’apporte aucun bénéfice. C’est une grande satisfaction de se mettre au défi d’être meilleur. Une incitation positive motive les individus à essayer de nouvelles choses et à se développer. Également, les gens ont besoin de temps pour se concentrer sur le travail à accomplir, et ils peuvent également avoir besoin d’équipements ou de formation pour améliorer leurs performances. Ils doivent également être conscients des règles. Il est plus facile d’avoir des objectifs et des limites claires.
Dépassées les 35 heures ?
Des actifs heureux déclarent avoir de bonnes relations avec leurs collègues et managers, de l'autonomie dans leur travail, et un temps d'activité adapté… Quelles sont les principales causes d'insatisfaction ? La rémunération est la plus souvent citée, devant l'absence de perspective de carrière et le manque de reconnaissance et de soutien dans l'entreprise. Dépassé le format historique des 35 heures ? Les actifs à temps plein déclarent travailler en moyenne 39,8 heures par semaine, et 45,8 heures pour les indépendants. D'ailleurs, les travailleurs qui considèrent leur charge de travail comme normale travaillent en moyenne plus de 37 heures par semaine. À contre-courant des discours favorables au «droit à la paresse» ou décrivant une «épidémie de flemme» en France, les actifs, pour une majorité, sont globalement satisfaits de leur durée de travail et déclarent majoritairement avoir trouvé un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Dans le même temps, les horaires de travail traditionnels s'effacent, au profit d'emplois du temps plus atypiques : travail souvent ou toujours le week-end, le soir après 20 heures et/ou les jours fériés…
La productivité a augmenté...
Si les Français sont globalement heureux au travail, l'accroissement de l'intensité ressentie est réelle. 60 % des travailleurs déclarent que leur charge de travail a augmenté ces cinq dernières années. Si les actifs ne travaillent pas plus longtemps, ils ont incontestablement le sentiment d'avoir plus de travail à faire sur le même volume horaire de travail. Le manque de soutien, la charge psychique et une faible autonomie sont les véritables causes du sentiment de surcharge au travail. Poussées dans le dos par les start-up, avec leur univers fun et ludique, certaines entreprises n’ont pas hésité à prendre le virage du plaisir au travail. Pour séduire les talents, elles transforment le bureau en terrain de jeu. Au point de tomber dans le «syndrome du baby-foot». Il fut un temps, pas si éloigné, où les dirigeants séduisaient les talents sortis des business school par des voitures de société, ordinateurs portables et GSM. Aujourd’hui, c’est le plaisir au travail qui joue ce rôle. Consoles de jeux, parcours de mini-golf, toboggans, apéros… ont fleuri au sein des entreprises. Certes, mais le bonheur au travail, ne peut-il être qu'amusement et farniente, avec un rythme d'escargot ? On ne ferait pas un pari là-dessus...