A Paris, les centristes européens réaffirment leur soutien à l'Ukraine et planchent sur la saisie des avoirs russes

Saisie des avoirs russes, adhésion de l'Ukraine à l'UE, hausse des dépenses militaires en Europe: un "sommet pour la démocratie et les libertés" réunissant une soixantaine de dirigeants centristes européens s'est tenu lundi à Paris...

(g-d) L'ancien Premier ministre Gabriel Attal, la présidente du groupe Renew au Parlement européen Valérie Hayer et Benjamin Haddad, ministre délégué à l'Europe, lors du Sommet pour la démocratie et les libertés, le 24 mars 2025 à Paris © Ludovic MARIN
(g-d) L'ancien Premier ministre Gabriel Attal, la présidente du groupe Renew au Parlement européen Valérie Hayer et Benjamin Haddad, ministre délégué à l'Europe, lors du Sommet pour la démocratie et les libertés, le 24 mars 2025 à Paris © Ludovic MARIN

Saisie des avoirs russes, adhésion de l'Ukraine à l'UE, hausse des dépenses militaires en Europe: un "sommet pour la démocratie et les libertés" réunissant une soixantaine de dirigeants centristes européens s'est tenu lundi à Paris, à l'initiative de l'ancien Premier ministre Gabriel Attal.

Le secrétaire général de Renaissance et la présidente du groupe Renew au Parlement européen, Valérie Hayer, ont réuni à la Cité universitaire de Paris des représentants de 21 pays. Étaient notamment présents l'eurodéputée allemande Svenja Hahn, présidente de l'Alliance des libéraux et des démocrates en Europe (ALDE), Sandro Gozi, secrétaire général du Parti démocrate européen (PDE), l'ex-chef du gouvernement bulgare Nicolaï Denkof, l'ancienne Première ministre belge Sophie Wilmès ou encore Szymon Holownia, président du parlement polonais.

Le Premier ministre français François Bayrou, président du parti centriste MoDem et du Parti démocrate européen, a ouvert les échanges par un message vidéo depuis sa ville de Pau, où il doit présider lundi soir le Conseil municipal.

Ce sommet est "un pas de géant vers une véritable alliance des démocraties libérales et surtout des partis qui les défendent", a déclaré Gabriel Attal lors d'une conférence de presse.

Face au "rouleau compresseur réactionnaire qui remet en cause aujourd'hui nos valeurs", "nous devons réussir quelque chose de difficile, d'inédit même pour nombre de démocraties libérales: assumer notre propre puissance" et "écrire notre propre destin sans dépendre des autres", a poursuivi le secrétaire général de Renaissance.

"Dans un moment tel, l'action gouvernementale seule ne suffit pas. Celle des partis politiques, des groupes politiques, s'impose également", a-t-il expliqué.

Dissuasion nucléaire

Les participants ont adopté une déclaration commune. Outre l'affirmation d'un "soutien actif, militant" à l'Ukraine, l'ancien Premier ministre a "salué un accord collectif autour de trois points": le renforcement des dépenses nationales en matière de défense, la question des avoirs russes, et le processus d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.

Sur la défense, "nous nous sommes collectivement accordés sur la nécessité d'augmenter massivement notre investissement pour viser les 3%" du PIB consacré par les États à la défense, a expliqué M. Attal.

"Nous saluons également la proposition de discuter de l'élargissement de la dissuasion nucléaire française à d'autres pays européens", peut-on également lire dans la déclaration commune.

Sur les avoirs russes, "nous nous sommes accordés sur la nécessité de trouver les moyens juridiques d'utiliser ces avoirs russes dans le soutien à Ukraine", a expliqué Gabriel Attal.

Des positions contraires à celle du gouvernement, officiellement opposé à une saisie de ces avoirs (autour de 235 milliards d'euros), en dehors des intérêts qu'ils génèrent et qui servent déjà à aider Kiev. 

"On considère qu'il y a une voie de passage, on est en train de travailler d'un point de vue légal", a expliqué Mme Hayer. Mardi dernier, François Bayrou a renvoyé la question au niveau européen.

Gabriel Attal a également évoqué un "accord pour pousser à l'accélération du processus d'adhésion de l'Ukraine à l'UE", notamment "pour que des députés européens ukrainiens observateurs puissent siéger dès l'année prochaine au Parlement européen".

Un prochain sommet se tiendra le 26 juin à Bruxelles en présence de chefs de gouvernement. Le président français Emmanuel Macron y a été convié.

"On va l'élargir à nos amis norvégiens, au Royaume-Uni, au Canada, à tous ceux qui veulent à nos côtés continuer à défendre notre modèle démocratique et promouvoir la démocratie libérale", a indiqué Valérie Hayer.

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