À Neufchâtel-en-Bray, Mécanolav voit plus grand
Fondée en 1924, l'entreprise familiale Ridel a lancé sa marque Mécanolav en 1985. Un demi-siècle plus tard, ces machines de nettoyage industriel ont conquis le monde entier. Et l'entreprise s'agrandit.
Lorsque l'on est entrepreneur, il ne faut pas avoir les deux pieds dans la même galoche… L'entreprise familiale Ridel SAS, qui a justement débuté son histoire il y a plus de 100 ans avec la fabrication de galoches en sait quelque chose. C'est en effet en 1975 que l'entreprise, créée en 1924, s'est réinventée en important des machines italiennes de nettoyage de pièces mécaniques : la marque Mécanolav était née ! Et cinquante ans après elle a fait son chemin. Dès 1985, elle entre dans une nouvelle phase avec l'arrivée de Philippe Ridel à la tête de l'entreprise familiale. Celui-ci décide alors de recentrer à 100% l'activité sur le nettoyage industriel et d'intégrer la fabrication des machines.
Le début d'une ère faste ouverte sur le reste du monde. "Nous avons débuté l'export dans les années 90, raconte Agathe Ridel, fille de Philippe, et actuelle présidente de l'entreprise. Et aujourd’hui, ce marché représente 50 % de notre chiffre d'affaires, qui s'élève à 8,8 millions d'euros." En particulier, Mécanolav a su se démarquer grâce à un produit singulier sorti en 2012 : la MécanoFAST. "C'est une machine compacte qui répond très bien aux besoins d'industries à grosses cadences", détaille la dirigeante. Ainsi, l'industrie automobile et l'aéronautique représentent chacune un tiers du chiffre d'affaire. Le reste est destiné à l'industrie générale (parmi lesquelles figure le secteur du ferroviaire).
Développement international
En avance aussi sur ses concurrents grâce à sa faible consommation énergétique (grâce à son petit format et sa cabine fermée notamment), la MécanoFAST a conquis le monde. Elle est d'ailleurs désormais aussi fabriquée au Mexique et depuis peu en Inde, suite à deux joint-ventures destinées à ouvrir les marchés américains et asiatiques. "La première MécanoFAST fabriquée en Inde a été vendue en janvier", sourit Agathe Ridel.
Si ce modèle a un peu cannibalisé les marchés, Mécanolav continue toutefois à produire d'autres modèles. Car l'entreprise brayonne veut conserver l'une des valeurs qui l'anime depuis longtemps : trouver des solutions adaptées aux besoins de chaque client. C'est d'ailleurs aussi dans cet esprit, que Ridel SAS et ses partenaires indiens et mexicains collaborent avec d'autres spécialistes européens du nettoyage industriel : les allemands Hemo GmbH, LPW Reinigungssysteme GmbH et Bertoma GmbH, qui s'appuient sur des technologies complémentaires.
Doublement de la surface de production
En amont de la fabrication, Mécanolav s'appuie sur un bureau d'études de 12 personnes, qui conçoit la machine la mieux adaptée à la demande du client. En aval, le service client assure une mise en service dans les meilleures conditions et les maintenances préventives et curatives. "Ce service représente 25 % de notre chiffre d'affaires", souffle la présidente de Ridel SAS. Et bien sûr au centre de tout cela, il y a la fabrication des machines, à proprement parler.
Il en sort 40 chaque année de l'usine de Neufchâtel. Du moins jusqu'ici. En effet, en septembre 2024, pour le centenaire de l'entreprise, un agrandissement de 900 m² a été lancé. "C'est un agrandissement de confort d'abord, car nous étions vraiment à l'étroit. Mais cela ouvre aussi la possibilité d'une meilleure productivité", défend Agathe Ridel. L'investissement de 1,8 million d'euros devrait être rapidement opérationnel, et donner de l'espace aux 55 salariés de l'entreprise. Et peut-être aussi fournir l'opportunité de répondre à de nouveaux marchés.
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre