Culture

À Moreuil, La librairie d'Estelle a ouvert début avril

C’est la seule librairie indépendante du secteur, les plus proches se trouvent à Amiens ou à Chaulnes. La librairie d’Estelle à Moreuil, pallie ce manque depuis le 1er avril, et propose 3 500 références.

« Cette librairie a toujours été mon rêve », Estelle Galisson, la gérante. ©Aletheia Press/ E.Castel
« Cette librairie a toujours été mon rêve », Estelle Galisson, la gérante. ©Aletheia Press/ E.Castel

Face à la poste et à deux pas de l’école, la Librairie d’Estelle est en plein cœur de Moreuil. Le commerce de 40 m² est baigné de lumière grâce aux larges fenêtres. Une agréable odeur de bois chatouille les narines, provenant des grandes étagères faites sur-mesure par un menuisier du coin. Ici, le lecteur peut trouver 3 500 références de livres, romans français et étrangers, essais, polars, classiques, BD, livres jeunesse, mangas, mais aussi quelques idées cadeaux, comme des jeux pour enfants ou de la jolie papeterie, faite en France. « Cette librairie a toujours été un rêve, depuis que je suis en terminale, je ne pensais pas pouvoir l’accomplir un jour », sourit Estelle Galisson, la gérante de 41 ans.

La librairie a ouvert le 1er avril dernier à Moreuil, et propose 3 500 références. ©Aletheia Press/ E.Castel

Vendre du rêve

Avec son mari, la Picarde a longtemps vécu à Paris, « mon mari était pompier, et moi, j’ai d’abord été pendant 15 ans dessinatrice-cartographe, puis j’ai repris un master du livre et de l’édition ». Elle se retrouve ensuite responsable d’une librairie parisienne, « je me suis épanouie dans ce métier, le contact humain, vendre du rêve et du bonheur toute la journée, c’est super »

L’idée de retourner vivre en Picardie était dans les cartons depuis longtemps, « nous sommes rentrés l’été dernier, et je me suis mise dans le projet ». Estelle Galisson a d’abord lancé un questionnaire à Moreuil et dans les environs auprès des habitants. Les retours ont été très positifs, « je me suis rendue compte qu’il y avait un vrai besoin de culture, la maison de la presse ici a fermé il y a cinq ans ». Le local au 20, rue du Général-Leclerc, est une ancienne boulangerie, qu’elle a entièrement réaménagée, notamment grâce à un financement participatif, lancé en février dernier et qui a recueilli 5 000 euros, soit 500 euros de plus que l’objectif initial.

Polars et feel good

La quadragénaire a également suivi une formation "Créer, gérer, reprendre une entreprise" de la CCI en novembre dernier, « car c’est ce qui me manquait, il faut savoir tout faire, surtout l’administratif ! ». En janvier, elle s’est formée sur la bande dessinée, « mon point faible, j’ai d’ailleurs découvert les mangas, et l’énorme variété qu’il y a »

Dans ses rayons, elle essaye de se diversifier au maximum, « pour le moment, je ne connais pas encore bien ma clientèle, donc j’affinerai ensuite selon ce qui marche ou pas ». Depuis l’ouverture, le 1er avril dernier, ses clients lecteurs, essentiellement habitants de Moreuil, se tournent vers des polars, et des « feel good livre, comme Grimaldi ou Valogne, des livres positifs, qui font du bien ». Elle passe des heures à éplucher les catalogues, « je ne peux malheureusement pas tout lire, pour les BD par exemple, il y en a 14 qui sortent chaque jour ! ». Elle souhaite privilégier les petites maisons d’édition locales, comme les Éditions de la Gouttière. La libraire envisage également de monter des projets avec les médiathèques du coin, « pourquoi pas faire un prix de livre, de la BD ».