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À Metz, le Salon GO ! a répondu à nombre de questions sur l’entrepreneuriat

Le récent Salon GO ! organisé conjointement par la CMA 57 et la CCI Moselle Métropole a permis aux visiteurs en quête d’un projet de création-reprise de rencontrer l’écosystème de soutien et de conseils en la matière. Pas de doute, l’envie créatrice est bien présente en Moselle. Reste à la canaliser, l’accompagner pour la concrétiser et la rendre pérenne. Dans ce contexte, les chiffres de la création artisanale en Moselle invitent à une réflexion, tant ils interpellent...

Le Salon GO ! à la CMA 57 a accueilli les visiteurs pour une journée de questions et de réponses. © CMA 57.
Le Salon GO ! à la CMA 57 a accueilli les visiteurs pour une journée de questions et de réponses. © CMA 57.

Au gymnase de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat 57 s’est déroulé la 10e édition du Salon GO ! Ce vendredi, la journée en présentiel a permis à de potentiels créateurs et repreneurs de rencontrer les professionnels en la matière. Dans une atmosphère bien entendu studieuse, mais non dénuée de convivialité. Car, décider de créer son entité est une étape souvent enthousiasmante de son existence, celle où on décide de voler de ses propres ailes. Il y a donc là une légitime jubilation intérieure que l'on désire communiquer.

Dématérialisation + présentiel

Précédemment, du lundi 15 au jeudi 18 novembre, le salon a été entièrement dématérialisé : 16 conférences en ligne sur les grandes thématiques : élaborer un business convaincant, optimiser sa réussite, garantir ses revenus en cas d’arrêt de travail, digitaliser son entreprise, partir à la conquête du numérique, découvrir les aides à la création et à la reprise, choisir une formule juridique adaptée, maîtriser la responsabilité du dirigeant… Et 16 formats «10 minutes chrono» avaient pour but de sensibiliser quant à des points cruciaux d’un projet de création ou de reprise. Car, si l’envie de larguer les amarres et de naviguer sur l'océan entrepreneurial, de se dessiner un avenir d’indépendant, est louable et à encourager, cela ne peut se faire avec les lois du hasard. Ne devient pas entrepreneur qui veut. La recette est beaucoup subtile, le chemin jalonné d’obstacles à franchir. D’où un accompagnement par des professionnels avérés et d'expérience.

Les motivations d'entreprendre

Ainsi, dans sa version 2021, le salon GO ! était des plus complets. L’organisation conjointe de la CMA 57 et de la CCI Moselle Métropole Metz a fédéré les énergies et les expertises, via 28 exposants partenaires publics et privés (liés à la formation, au financement bancaire, à l'octroi d'aides, à la protection sociale, au juridique, réseaux...) de la manifestation, bien ancrée dans le paysage mosellan. Au gré des stands, on pouvait y trouver des experts création-reprise quant à l’accompagnement, le financement, l’hébergement d’entreprise, la protection sociale, l’assurance, la comptabilité, le droit, le service public… Temps en visioconférences et salon en présentiel ont composé une recette au final très complémentaire et adaptée aux besoins et demandes. Post-salon, l’objectif était de formaliser les rendez-vous en mode individuel chez les partenaires. Au demeurant, les motivations des porteurs de projets reposent sur les mêmes bases : perte d’emploi et nécessité d’avoir une activité = créer son propre emploi ; reconversion professionnelle ; réorientation suite à réflexion personnelle en période de crise ; émergence de secteurs porteurs en fonction de chaque crise.

La création artisanale en Moselle

En 2021, les chiffres de la création de structures de type artisanal en Moselle devraient demeurer stables par rapport à 2020, année d’augmentation. Le paysage de la création artisanale était le suivant en 2019 : 3 027 créations, soit 2 094 microentreprises (69 %), 75 autres entreprises individuelles et 858 sociétés. En 2020, on recensait 3 048 créations, avec ces données respectivement de 2 273 (74 %), 55 et 720. Début novembre, les statistiques 2021 étaient les suivantes : 2 845 créations. Pour 2 201 micro-entreprises (77 %), 49 autres entreprises individuelles et 595 sociétés. Le plus frappant est de voir la micro-entreprise devenir quasiment la norme de la création. La tendance était observée depuis plusieurs années et le phénomène va croissant, accéléré par le contexte de la crise de la Covid-19. Quant à l’explication, on peut voir dans le colossal plan de relance de l’économie mis en place, avec pléthore de dispositifs visant à booster la création d’entreprise, une opportunité pour nombre de néo-créateurs avec ce statut simplifié de micro. L’avenir nous dira si cela sera pérenne dans le temps ou s’il s’agit d’une vague entrepreneuriale de circonstances et qui retombera à plus ou moins long terme.

Quel entrepreneuriat ?

Quant au nombre de créations par grands secteurs de métiers de l’artisanat, il nous indique que les services et le BTP portent les 3/4 des créations, loin devant l’alimentation et le commerce ou encore la fabrication. Avec toujours cette question redondante : ce flot de créations d'entreprise, est-il un acte d'un changement volontaire de cap ou placé sous une contrainte socio-économique tendue ? Entre lancer son entreprise quand on juge le moment opportun dans sa carrière professionnelle et cet instant où l'on perd son emploi avec cette obligation de rebondir, en passant par la création, la frontière est parfois mince. On peut aussi faire cette corrélation naturelle entre le manque de main-d'œuvre actuel dans de nombreux secteurs. C'est visible : beaucoup de salariés d'hier sont devenus entrepreneurs. Sont-ils au final assez solides pour endosser cet habit de créateur ? Quid du salariat en conséquence ? Ici, ce n'est point une mutation du travail, mais une révolution en marche...

77 %
C'est le taux d'entreprises artisanales lancées cette année en Moselle sous le statut de micro-entreprise.