Territoires
À Metz, l’avenir des réseaux d’eau en débat
Le vendredi 22 mars, le Cescom de Metz accueille la 3e édition de la Matinée de l’eau. L’événement, décliné dans dix-huit régions, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, est organisé par les Canalisateurs. Thème 2024 : les réseaux d’eau à l’épreuve des générations. Zoom sur le programme mosellan.
Les Canalisateurs, organisation professionnelle membre de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), fédère au niveau national 330 entreprises, spécialisées dans la pose et la réhabilitation de canalisations d’eau potable, d’eaux usées, d’irrigation, de gaz et fluides divers, faisant des Canalisateurs le 2e syndicat de spécialité de la FNTP. La Délégation Lorraine des Canalisateurs rassemble 35 entreprises de toutes tailles de construction de réseaux d’eau, d’assainissement et de gaz, mais aussi des membres partenaires (fournisseurs). Il est le second syndicat de spécialité de la Fédération des Travaux Publics (FTP) Lorraine.
Déclinaison locale
Du lundi 18 au vendredi 22 mars, les Canalisateurs organisent la 3e édition de l’événement national «les Canalisateurs, acteurs pour la planète». Il se situe dans le cadre de Journée mondiale de l’eau du 22 mars. Placée cette année sur le thème «les réseaux d’eau à l’épreuve des générations», la Matinée de l’eau sera déclinée simultanément dans dix-huit régions françaises par les délégations territoriales de l’organisation professionnelle. Son objectif est de faire connaître au plus grand nombre la profession des Canalisateurs et ses problématiques, de l’ancrer comme un acteur important du cycle de l’eau domestique, mais aussi naturel. Après une séquence nationale introductive, la Délégation Lorraine de Canalisateurs organise le 22 mars deux tables rondes avec des témoignages spécifiques pour inscrire le débat et la thématique retenue dans les problématiques locales.
Valoriser les métiers, susciter les vocations
L’accent est porté cette année sur la valorisation des métiers pour susciter de nouvelles vocations auprès des jeunes : un thème qui couvre les enjeux de ressources humaines, de transmission des compétences au sein des entreprises, de pyramide des âges, d’attractivité des métiers... mais aussi sur l’investissement dans les infrastructures de réseaux, en particulier la notion de dette grise (ce qui n’est pas investi aujourd’hui par les générations actuelles pourra coûter plus cher demain) et de réemploi des matériaux. Au-delà du déficit financier, traduit par un déficit d’investissement dans les réseaux d’eau et d’assainissement estimé au total à environ 2 Mds € par an, le métier de canalisateur, et plus largement les métiers des travaux publics, font face à un déficit d’attractivité occasionnant un vieillissement de la pyramide des âges. En 2022, les 55 ans ou plus représentaient près de 16 % des effectifs (contre 12 % en 2010) et les moins de 30 ans environ 19 % (contre 22 % en 2010). En 2025, la part des plus de 55 ans dépassera celle des moins de 30 ans.
La branche recrute
Par ailleurs, le déficit d’investissement dans les réseaux depuis de nombreuses années risque de s’accompagner également d’une perte de compétences humaines. Il y a un risque que la fuite de compétences se poursuive. Selon le tableau de bord emploi-formation des Cellules économiques régionales de la construction (CERC), le secteur a besoin de 1 100 canalisateurs chaque année au niveau national pour renouveler les départs et compenser les créations/destructions de postes. Or, moins de 700 jeunes sont dénombrés en dernière année de formation initiale. En ajoutant les flux de formation continue, le nombre de personnes formées au total est insuffisant pour faire face aux besoins du métier. Dans le Grand Est, l’âge moyen des salariés est de 42 ans. Le potentiel de sortants correspond au 1⁄4 des besoins annuels en primo-entrants. L’indice de tension est très élevé malgré un taux de turn-over des plus faibles dans les métiers des Travaux Publics. À Metz, 150 personnes sont attendues : entreprises de canalisations, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, institutionnels, agences de l’eau, partenaires… Relativement au thème 2024, des jeunes seront aussi présents. C'est donc toute une chaîne générationnelle qui sera au centre de la Matinée de l'eau messine.
Le programme du 22 mars à Metz
10
h : introduction par le délégué Lorraine des Canalisateurs,
Sébastien Streiff
10 h 05 : introduction de Pierre Rampa, président national des Canalisateurs (vidéo)
10 h 10 à 12 h 15 :
. Table ronde lorraine sur «l’avenir des Canalisateurs par la formation» avec une introduction de Ugo Humbert, gagnant Canalisateur de la compétition des métiers Worldskills en 2022 : Olivier François, directeur du CFA BTP Moselle ; Pascal Ribolzi, PDG de Berthold SA ; Bruno Minutiello, président de la communauté de communes du Territoire de Lunéville à Baccarat ; un étudiant de 1ère année à l’Ecole supérieure d’ingénieurs en travaux de la Construction (ESITC) Metz.
. Table ronde lorraine sur «investir dans l’avenir des réseaux d’eau» avec une introduction vidéo d’Alain Grizaud, président de la Fédération nationale des Travaux Publics : Patrick Vaillant, Cerema d’Audun/directeur de projet en Économie Circulaire et Matériaux ; Jacques Masson, délégué départemental 54 des Canalisateurs ; Louis Kirsch, responsable d’exploitation sur Sablières de la Meutthe et sur Solodet ; Jean-Pierre Callais, vice-président chargé de l’environnement - Pays de Colombey Sud Toulois : un représentant de Saint Gobain PAM.
. Intervention de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse avec introduction vidéo de Célia de Lavergne, directrice de la Direction de l’Eau et de la Biodiversité (DEB), sous la responsabilité du Premier ministre et du ministère de la Transition écologique : Christophe Leblanc, directeur général adjoint - Agence de l’Eau Rhin-Meuse.
12
h 15 à 12 h 30 : conclusion de Sébastien Streiff, délégué
régional Canalisateurs de Lorraine.