Aéronautique
À Méaulte, Figeac Aéro Picardie fait le dos rond en attendant la sortie de crise
Installé à Méaulte depuis 2012 pour accompagner son partenariat avec Stelia Aerospace, Figeac Aéro Picardie est touché de plein fouet par la crise qui secoue le secteur aéronautique. Mais malgré un PSE et une baisse de 40% de son activité, la structure s’accroche et mise désormais sur la diversification.
« Depuis l’année dernière, c’est très compliqué. Nous n’avons d’ailleurs pas pu réintégrer les gens qui étaient chez Stelia », regrette Sébastien Vanghelue, responsable de la filiale Figeac Aéro Picardie qui a engagé un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) entraînant le départ de 21 personnes. Cette restructuration forcée et la diversification doivent cependant permettre à l’entité picarde de l’équipementier aéronautique implantée à Figeac (Lot) depuis 1989, de traverser la crise.
« La proximité avec Stelia est toujours un atout et il y a un vrai potentiel marché. Beaucoup d’entreprises autour de nous ont fermé, lorsque ça va repartir, nous serons là pour répondre aux besoins », analyse le dirigeant qui s’appuie également sur la force du groupe qui affichait, avant la crise, 450 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Conserver son savoir-faire
Le site créé en 2012 à proximité de Stelia Aerospace réceptionne les pièces usinées à Figeac dans le Lot. « Nous sommes vraiment sur des métiers manuels puisque nous sommes spécialisés dans l’assemblage. Pour le programme 320, nous travaillons sur le montage des pièces avant, là où sont installés le pilote et le copilote. Il faut une journée pour monter un bâti », détaille Sébastien Vanghelue. Sur la ligne dédiée à Safran Nacelles, les ajusteurs monteurs assurent l’assemblage d’une partie des capots de réacteurs.
« Nous sommes vraiment sur des métiers manuels puisque nous sommes spécialisés dans l’assemblage »
« Les équipes sont polyvalentes et peuvent passer d’un produit à l’autre, selon les besoins », souligne le directeur du site. Tous les équipiers travaillent à partir de plans et Figeac Aéro Picardie a mis en place un système de tutorat pour former les salariés les moins expérimentés. Si la crise déclenchée par le Covid-19 a entraîné un PSE, le site de Méaulte a fait le choix de conserver un maximum de savoir-faire pour être prêt dès la sortie de crise.
Miser sur la diversification
En attendant, Sébastien Vanghelue mise plus que jamais sur la diversification. « Nous avons aussi une activité à Crespin (59) pour Alstom pour qui l’on fait du rétrofit de plancher train » explique le dirigeant. Par ailleurs, ce dernier a décidé de louer 2 000 m2 de son bâtiment de 6 0000 m2 à deux entreprises pour une durée de cinq ans. « Je suis en train de prospecter aussi pour louer la cabine de peinture qui peut être utile pour des industriels, mais aussi des garagistes ou des carrossiers », poursuit-il.
Figeac Aéro Picardie a également acquis récemment une remorque pour assurer ses propres livraisons et se passer des transporteurs. Une chasse aux coûts et une diversification qui devraient permettre à l’équipementier aéronautique de traverser cette crise sans précédent. Sébastien Vanghelue n’en n’oublie pas, pour autant, l’avenir et reste à l’écoute du marché et de ses évolutions, notamment en termes de matériau. « Je me tiens prêt pour lancer des formations composites. Mais pour l’instant, je n’ai pas de demandes. Dès que je sentirai quelque chose, nous travaillerons sur le sujet », assure-t-il.