À Maubeuge, Tata Steel veut atteindre la neutralité carbone d’ici 2030
Tata Steel Maubeuge s’est fixé un objectif : être neutre en carbone d’ici 2030. Un sacré défi pour l’entreprise métallurgique qui investit dans cette optique.
«Chez Tata Steel Maubeuge, notre objectif, c’est d’être neutre en carbone d’ici 2030», introduit Wayne Eade, directeur du site. Le défi est grand pour de l’entreprise métallurgique, qui fabrique des bobines et des feuillards d’acier destinés à l’industrie générale (50%) et au bâtiment (50%). Mais l’ambition l’est tout autant. En effet, pour tenir le cap, l’équipe dirigeante a élaboré un macro-planning de décarbonisation, qui se concentre sur quatre stratégies : l’électrification des process, l’hydrogène vert, la compensation carbone et la récupération de la chaleur. «C’est notre feuille de route qui nous permet de savoir quand nous devons investir pour atteindre nos objectifs» poursuit-il.
Près de 60 M€ à investir
«Selon nos estimations, atteindre la neutralité carbone devrait nous coûter 60 millions d’euros» confesse Wayne Eade. L’entreprise a déjà commencé à investir. En effet, pour exemple, en mars 2023, Tata Steel Maubeuge a déboursé 7 millions d’euros dans un four de préchauffe. «Nous avons eu la chance de recevoir 6 millions d’euros d’aides. Grâce à cet équipement, nous avons réduit nos émissions de carbone de 7%» assure le directeur du site de Maubeuge.
Ce n’est pas la seule action menée… Sur le parking, 15 bornes de recharges pour véhicules électriques ont été installées. «Ça, c’était en mars 2023, précise Wayne Eade. Nous avons également changé l’ensemble des éclairages du site pour passer aux leds». Ainsi, Tata Steel Maubeuge a réduit sa consommation de 3 600 MWh par an.
Inventer des solutions
Un exemple parmi le programme d’actions mis en place et qui paie puisque l’entreprise a déjà baissé de 23% ses émissions de carbone entre 2019 et 2023. Et ce n’est pas terminé. «En 2024, nous allons remplacer notre tour réfrigérante par une tour adiabatique. En plus de réduire nos émissions de carbone, nous avons à cœur de faire baisser notre consommation d’eau» renchérit le directeur. De plus, le site de Maubeuge va mettre en place un système qui permettra de récupérer les chaleurs fatales de ses équipements afin d’alimenter ses process.
«Grâce aux technologies existantes, nous allons pouvoir réduire nos émissions de carbone de 65% au maximum. Après quoi, nous allons devoir inventer de nouvelles solutions, devoir développer de nouvelles technologies» affirme Wayne Eade. C’est pourquoi, chez Tata Steel, en parallèle des investissements, une équipe est dédiée à la recherche et au développement. «En ce moment, elle se penche surtout sur l’hydrogène et les biogaz. Nous pensons que c’est l’avenir» conclut le directeur de Tata Steel Maubeuge.