A Marle, Bayer veut rester un site stratégique européen

La raison d’être du site Bayer ouvert à Marle en 1972 est le conditionnement de produits phytopharmaceutiques à destination des agriculteurs. « Ici, nous recevons 600 natures de vrac en provenance des usines du groupe. Nous fournissons des distributeurs qui, à leur tour, vendent aux agriculteurs. Nous expédions l’essentiel de la production vers des clients étrangers, nous servons les besoins de 86 pays, moins de 10% de la production est distribuée en France », expose le directeur, Jean-Marc Pujo.

Activité en pleine évolution

« L’activité de Bayer a beaucoup évolué ces derniers temps. Le groupe dont la devise actuelle est "Santé pour tous, faim pour personne" fonde sa croissance sur l’innovation. La moitié des 41.4 milliards du chiffre d’affaires, est consacrée à la division Crop science du groupe dont la vocation est d’apporter des solutions aux agriculteurs pour leur permettre de produire des denrées saines, abordables et en quantité suffisante. C’est à ce secteur qu’appartient le site de Marle. En rachetant Mosanto, acteur majeur dans les semences, Bayer est allée chercher une compétence, que nous n’avions pas. La qualité de semences intéresse les agriculteurs avant même le traitement contre les maladies. Bayer est donc en capacité d’offrir un panel de solutions plus important qu’avant », détaille le manager du site de Marle.

Le rachat de Mosanto durant l'été 2018, poursuit Jean-Marc Pujo, conduit Bayer à se séparer d'un des quatre piliers de son activité,  la partie "Science environnementale", une décision qui impacte directement le site de Marle.  La fabrication de gels destinés aux professionnels de la lutte contre les parasites, activité niche du site axonais, est en effet rattachée à ce secteur. 

« Nous avons quasiment un monopole sur ce produit antiparasites dans le monde entier, c’est une branche bénéficiaire de l’activité. Si cette partie de l’activité est rachetée par un financier, nous pouvons envisager de rester sous-traitant », positive Jean-Marc Pujo qui sait, par ailleurs qu’une autre partie de l’activité du site, estimée à 20%, devrait également disparaître l’année prochaine avec l’entrée en application de la loi Egalim (1). Arrivé à la direction du site voici neuf ans, Jean-Marc Pujo entend faire que Marle « reste un site stratégique européen » de Bayer. Le dirigeant prépare l’avenir en recherchant de nouvelles activités, assurant ainsi l’avenir des 169 salariés permanents.

1. La loi Egalim issue des États-généraux de l’Alimentation de 2017 stipule que la production, le stockage et l'exportation des pesticides de forte nocivité seront interdits en France à partir du 1^er janvier 2022.