La communauté de communes du Pays de Lumbres imagine une mobilité plus douce

La communauté de communes du Pays de Lumbres (CCPL) a pris, le 18 février dernier, la compétence mobilité. Si cette démarche, obligatoire avant le 31 mars prochain, ne lui octroie pas plus de subsides de l’Etat, elle lui permet d’imaginer des modes de transports alternatifs qui épousent sa géographie.

A Seninghem, une des sept stations fonctionne depuis 2018.  (@Aletheia Press / MR)
A Seninghem, une des sept stations fonctionne depuis 2018. (@Aletheia Press / MR)

Situé à proximité du pôle audomarois, recensant 36 communes, 25 000 habitants et de multiples chemins, le Pays de Lumbres est un territoire rural où circuler n’est pas toujours simple en dehors de la voiture. Mais les modes alternatifs sont devenus une réalité. 

En témoignent la soixantaine de vélos (dont une partie d'électriques) de tout type (triporteur, tandem et remorque) et les sept véhicules électriques mis à disposition dans sept stations (cinq sont à construire).

«L’appétence pour le vert est réelle»

Christian Leroy, président de la CCPL et maire d’Escœuilles, explique : «La ruralité ne doit pas subir la fracture de la mobilité, factrice d’exclusion. Le haut débit arrive, l’appétence pour le vert est réelle, il nous faut trouver des solutions alternatives à la voiture individuelle.» 

Depuis trois ans, la réflexion a laissé la place aux tests avec, en 2018, des premiers vélos mis à disposition. «J’ai eu près de 500 réservations sur les deux stations d’Escœuilles et de Seninghem», indique Christian Tellier, vice-président chargé de la mobilité et des sports à la CCPL. Sur le territoire, une ligne de bus fait la liaison avec Saint-Omer six fois par jour et sillonne une partie des bourgs du Pays de Lumbres.

La collectivité investira 300 000 euros dans l’acquisition de nouveaux vélos et véhicules électriques (à 25 000 euros l’unité), l’aménagement des aires restant à la charge des communes. Ces dernières financent également l’effort initial par une aide de 8 000 euros. Le ministère des Transports et des fonds européens participent au financement tandis que la part de la CCPL avoisine 20%.

Par monts et par vaux

Donnant dans le mix mobilité, le Pays de Lumbres avance sur un autre volet de son plan : les voies et chemins. 

Forestier et agricole, le territoire recèle de nombreux chemins communaux et quelques vieilles voies ferrées qui appartiennent à SNCF réseau. L’un de ces chemins, acquis par la collectivité, est en cours de rénovation. 

«C’est un chemin de cinq kilomètres entre Lumbres et Rumilly-Verquin. On franchit deux fois l’Aa, il y a eu un gros travail de défrichage et de soutènement. On y pose un sable calcaire avec un peu de ciment ; c’est drainant et compact», explique encore le président. 

Le budget global atteint 1,2 million d’euros, dont 20% restant à la charge de la collectivité qui n'a pas opté pour la taxe versement transport  : «Ce n’est pas la volonté des élus», affirme Christian Leroy.

La création de cette fiscalité reste possible, mais la CCPL devrait mettre en place un service de bus, du ressort du Conseil régional, et supporterait probablement des pertes sur ce type de service. Le territoire se retourne plus prudemment vers sa géographie : sur l’ensemble du Pays de Lumbres, on compte une soixantaine de kilomètres de chemins menant vers les centres-bourgs, fort prisés des randonneurs et amateurs de vélo...