Energie
À Longvic, une entreprise passe à la semaine de 4 jours pour économiser l’énergie.
Depuis le 1er octobre, la semaine de quatre jours est devenue une réalité au sein de l’Atelier Panel de Longvic. David Butet, le dirigeant de cette entreprise spécialisée dans la menuiserie, est ravi que cette décision soit un nouvel atout pour le recrutement. Mais en réalité, s’il a fait ce choix en lien avec ses équipes, c’est avant tout dans un souci d’économie d’énergie et de réduction de la facture de gaz et d’électricité.
« Actuellement, je paye 80 euros du mégawattheure, avec les augmentations qui sont prévues au 1er janvier, les fournisseurs d’énergies me disent que je payerai 450 à 700 euros du mégawattheure. » explique David Butet. Une plaie pour l’entreprise, spécialisée dans la menuiserie d’agencements sur mesure pour les professionnels, qui compte de nombreuses machines : découpe à plat, commande numérique, scies, cabine de peinture sans oublier le système d’aspiration pour les sciures de bois, ainsi qu’un atelier où les ponceuses, visseuses et autres perceuses s’activent, le tout installé sur un site de 3 500 mètres carrés.
Cette réalité énergétique a posé les bases de sa réflexion. Ainsi, en mai 2022, le dirigeant à la tête de l’Atelier Panel et d’une vingtaine de salariés à laquelle s’ajoute des intérimaires, les a invités à s’interroger sur les moyens de réaliser des économies d’énergie. Parmi les solutions envisagées, celle de modifier l’amplitude de travail pour la passer de cinq à quatre jours. « Nous avions déjà l’habitude de cesser le travail le vendredi à midi. Nous allumions les machines que pour quatre ou cinq heures, alors que c’est au lancement que la consommation d’énergie est la plus importante. » Le dirigeant a proposé l’idée à ses salariés qui se sont montrés enthousiastes non pas à l’idée d’avoir une semaine de quatre jours, mais plutôt d’avoir un week-end de trois jours.
Travailler autrement
Désormais, du lundi au jeudi, entre 7h et 18h, les salariés travaillent 8h45 par jour. « Nous avons adapté les plages horaires en fonction des contraintes de chacun pour emmener ou récupérer les enfants à l’école par exemple » précise David Butet. Pour les salariés, la nouvelle organisation contribue aussi à réduire leur empreinte carbone et à réaliser quelques économies en se déplaçant un jour de moins par semaine.
Instaurée le 1er octobre dernier, la semaine de quatre jours va être évaluée jusqu’en mars 2023, pour mesurer l’impact énergétique dans une période particulièrement consommatrice. « Nous n'avons pas encore le recul pour connaître les retombées, mais nous estimons que nous pourrions réaliser une économie de 15 %. Cependant, aux vues des augmentations, nous pourrions au moins doubler notre facture d’énergie, même si nous étions amenés à bénéficier du bouclier tarifaire. » David Butet prévoit aussi de regarder l’impact de cette organisation sur la productivité.
4 jours pour mieux recruter
David Butet et ses équipes cherchent d’autres alternatives pour réduire la facture. « Je lance des études pour installer des panneaux photovoltaïques sur le toit ou en ombrière, mais j’ignore encore ce que nous pourrions en retirer. » Si le dirigeant sait que ces problèmes, liés à l’énergie, restent devant lui, il semble que sa nouvelle organisation puisse participer à résoudre un problème auquel se confrontent de nombreuses entreprises : le recrutement. « Les boites d’intérim m’appelle pour me dire qu’il y aura beaucoup de volontaires pour intégrer une entreprise passée à la semaine de quatre jours. » Une bonne nouvelle pour lui qui prévoit des recrutements en 2023.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert