Conseil financier

À Lille, Edmond de Rothschild s’est fait un nom

Implantée dans la métropole depuis près de 15 ans, la banque Edmond de Rothschild enchaîne les mandats auprès de chefs d’entreprise locaux, qu’elle accompagne dans leurs opérations financières et patrimoniales. Ambitieuse, l’équipe lilloise devrait bientôt s’étoffer.

Maxime Agache, responsable du développement des activités de banque privée d’Edmond de Rothschild pour la région Nord
Maxime Agache, responsable du développement des activités de banque privée d’Edmond de Rothschild pour la région Nord

Spécialisée dans la sécurisation des documents d’identité, l’entreprise lilloise Crime Science Technology (C.S.T) ouvrait mi-janvier son capital à la plateforme entrepreneuriale C4 Industries. Un peu plus tôt, c’est le groupe de communication indépendant Syneido, lui aussi basé à Lille, qui procédait à une recomposition de son tour de table, tout comme l’éditeur de logiciel nordiste NeoLedge quelques mois auparavant. Outre la nature de l’opération, ces trois exemples partagent un autre point commun : la présence, en tant que conseil, du bureau lillois d’Edmond de Rothschild.

Un positionnement généraliste

Implanté dans la capitale des Flandres depuis près de quinze ans, ce dernier ne cesse de monter en puissance. «Il a fallu que nous fassions notre place sur un marché concurrentiel, aussi avons-nous grandi par étapes. Désormais reconnus comme un acteur de référence à l’échelle locale, nous sommes fiers d’accompagner près de 180 familles et chefs d’entreprise des Hauts-de-France», témoigne Maxime Agache, responsable du développement des activités de banque privée d’Edmond de Rothschild pour la région Nord. Autre illustration de la dynamique de croissance ininterrompue de l’antenne, ses effectifs ont doublé sur la période. «Nous sommes aujourd’hui six personnes, dont trois banquiers», précise Maxime Agache.

Forte d’un positionnement généraliste, cette équipe intervient, aux côtés d’entrepreneurs ou d’investisseurs, sur deux à quatre transactions en moyenne chaque année, qu’il s’agisse de cessions totales ou partielles, d’acquisitions ou d’entrée au capital de nouveaux actionnaires. «Nous ciblons prioritairement des PME de taille significative, profitables et qui affichent de solides perspectives de développement», informe le banquier, qui a également conseillé récemment les dirigeants d’Alive Group (événementiel), de Sensefuel (plateforme de recherche e-commerce), de 123Roulement (roulements, courroies et joints), CottonBird (faire-part) ou encore de Tikamoon (ameublement).

Faciliter les transmissions

Alors que près de 20% des entrepreneurs régionaux déclaraient fin 2022, dans le cadre de l’Observatoire de la transmission-reprise d’entreprises publié par la CCI Hauts-de-France, prévoir céder leur entreprise sur un horizon de cinq ans, Edmond de Rothschild entend notamment en tirer profit. «Nous tenons à jour un fichier des entreprises régionales dont le dirigeant a plus de 60 ans», évoque Maxime Agache. Et dans le cas où aucun repreneur viendrait à se manifester, le conseil financier peut fournir une solution clé en main. «Via l’une de nos stratégies en Private Equity portée par Trajan Capital, nous pouvons, en plus du capital injecté, apporter le futur dirigeant de l’entreprise, comme nous l’avons fait par exemple pour le groupe Bonum (communication, du marketing et du digital)», indique Cédric Galli, directeur adjoint de la banque privée du groupe. Parallèlement, Edmond de Rothschild accompagne aussi ses clients dans la gestion de leur patrimoine. «Plusieurs de nos gérants d’actifs situés à Paris sont affectés au bureau de Lille, au sein duquel l’appétence des clients pour l’investissement dans le non coté est particulièrement marquée – en complément d’une partie investie sur les marchés cotés qui conservent un fort potentiel», prévient Julien Vincenti, directeur des investissements d’Edmond de Rothschild.

Confiance en l'avenir

Confronté ces deux dernières années, à l’instar de ses concurrents, à un environnement de marché plus compliqué, le bureau lillois de la banque affiche sa confiance pour les mois qui viennent. «Entre la forte remontée des taux d’intérêt enregistrée en 2022 et 2023, et des attentes de valorisations toujours élevées de la part des vendeurs, le nombre de fusions-acquisitions a sensiblement reculé. Mais sous le double effet de la baisse des coûts de financement et de la nécessité pour de nombreux fonds d’investissement de céder des participations qu’ils détiennent depuis trop longtemps, l’activité devrait redémarrer», veut croire Maxime Agache. Signe de cet optimisme, l’équipe devrait s’étoffer d’un nouvel élément après l’été, «ce qui nous permettra de mieux rayonner dans les Hauts-de-France», conclut le responsable. Avec une clientèle actuelle très concentrée sur la MEL, les opportunités de croissance restent légion.