A Lille, Colonel Moutarde donne la priorité aux employés
Spécialiste des nœuds papillons, Colonel Moutarde a toujours mis un point d’honneur au bien-être de ses salariés. Si la démarche est aujourd’hui saluée, elle a néanmoins toujours été au cœur des priorités.
Un peu moins de 30 salariés et une volonté d’être une grande famille. Voilà le credo de Valentin Yon, directeur général de Colonel Moutarde. Cette entreprise, lancée depuis le début aux côtés de sa sœur et de son beau-frère, est née d’une simple recherche d’un nœud papillon pour un mariage. Sept ans plus tard, l’entreprise lilloise continue toujours son expansion et affiche un chiffre d’affaires de plus de deux millions d’euros.
Le secret ? Un produit bien né et de qualité, grâce avant tout au bien-être qui règne dans l’entreprise. «Avec ma sœur, on a toujours voulu que les employés passent une bonne journée, ça a été un point central, explique Valentin Yon. En 2018, on avait une apprentie qui était assez sensible sur la question. Elle nous a permis d’être labellisé l’année suivante. C’était une belle reconnaissance pour quelque chose qui était assez instinctif finalement.»
«Des rapports francs et faciles»
Instinctif au point d'en faire un argument de compétitivité. «Je pars du principe que le manager est là pour régler le problème des autres et de faire en sorte que les équipes soient dans un fauteuil confortable, défend le jeune directeur général. En termes de joie au travail, il n’y en a pas un qui vous dira qu’il n’est pas heureux quand il vient au travail ! C’est des valeurs que l’on devrait mettre en avant, mais cela nous paraît tellement évident qu’on a du mal à s’en vanter. C’est une démarche sincère.»
Pour arriver à cet équilibre entre productivité et préservation du bien-être, les trois associés ont voulu traiter leurs salariés comme des membres de leur famille. «Ce sont des choses de tous les jours. Tout le monde mange à la même table à midi par exemple. On joue aux fléchettes, on a une grande terrasse où on peut aller boire un verre à la fin de la journée. Ce sont des choses assez classiques, mais je pense que cela permet d’avoir des discussions différentes et cela créé aussi une relation de confiance. Les rapports sont francs et faciles», assure Valentin Yon.
Prendre le temps de faire
Même principe à l’atelier de fabrication où tout est scruté pour ne pas tirer sur la corde au niveau des employés. «On a des horaires assez stricts pour l’atelier. Ils travaillent 35 heures par semaine, pas une de plus. C’est un pôle de l’entreprise où il faut être à cheval là-dessus. Ce n’est pas un poste où on veut mettre une pression de productivité. On a la chance de faire un produit que l’on maîtrise hyper bien si on se laisse le temps de le faire», témoigne le directeur général. Interdiction d’être dans l’atelier au-delà de 19h, heures supplémentaires basées sur le volontariat… Rien n’est laissé au hasard. Et au final, cela donne une affaire qui marche et où la RSE est finalement quelque chose de naturel.