Agriculture

À Lavaqueresse, les Béra défendent le lait équitable de la marque FaireFrance

La brique de lait de la marque FaireFrance a dix ans. Engagés dans la démarche initiée par des producteurs depuis le début, Sabine et Claude Béra, installés à Lavaqueresse, en Thiérache, continuent de défendre la philosophie d’un lait équitable vendu en supermarché.

La famille Béra poursuit aujourd’hui encore « la belle histoire FaireFrance » commencée avec la grève du lait en 2009.
La famille Béra poursuit aujourd’hui encore « la belle histoire FaireFrance » commencée avec la grève du lait en 2009.

Producteur de lait en Thiérache, Claude Béra n’appréhende plus aujourd’hui de rencontrer les directeurs de supermarchés pour discuter de la commercialisation du lait de la marque FaireFrance. Dix ans après la mise en rayon des premières briques de ce lait équitable, l’éleveur de vaches thiérachien avoue maîtriser les rouages de la grande distribution. « FaireFrance reste pour moi le plus beau projet, humainement parlant, confie Claude Béra, en insistant sur un point : FaireFrance est la seule marque nationale en France qui appartient aux producteurs de lait. »

Cours du lait

Avant même d’évoquer le cours du lait qui est à l’origine de la création de la marque  FaireFrance en septembre 2012, c’est de « l’amour de leurs bêtes » dont les éleveurs parlent aux visiteurs. Claude Béra et son épouse Sabine, tous deux issus du monde agricole, expliquent aux consommateurs, comment le cours du lait influe sur le bilan comptable de l’exploitation certes, mais aussi et surtout sur le moral des paysans. 

Les époux Béra reviennent volontiers sur cette aventure, démarrée en 2009 avec la grève du lait. « On traitait Claude de rêveur », se souvient en souriant son épouse. L’idée que des producteurs de lait créent leur propre marque pour compenser le manque à gagner sur le prix du litre de lait qui leur était payé par la grande distribution, faisait sourire.

« Dans un litre de lait FaireFrance, il y a le cœur d’un éleveur. »

Au contact des consommateurs

La grève du lait de 2009 a fonctionné comme un déclic, reconnaît Claude Béra, obligeant les producteurs à réagir, à sortir de leurs exploitations. « Les consommateurs nous demandaient quel lait acheter pour nous aider, raconte le producteur de Lavaqueresse qui leur répondait : Acceptez de payer la brique de lait dix centimes plus cher pour permettre aux producteurs d’être mieux rémunérés. »

Une fois la SAS FaireFaire créée, la brique de lait sortie des chaînes de fabrication, encore fallait-il la commercialiser. Claude Béra et d’autres producteurs de la marque se sont donc lancés dans les négociations. Ils et elles se sont aussi improvisés « animateurs » dans les rayons des supermarchés pour expliquer la démarche. Claude et Sabine Béra restent aujourd’hui encore touchés du soutien manifesté par les consommateurs, une reconnaissance réconfortante qui les encourage à poursuivre le métier. « FaireFrance a mis en place des incitations financières pour aider les jeunes producteurs. Nous devons assurer l’avenir de la production laitière mais aussi de la marque. »

Même avec une salle de traite aménagée pour accueillir 32 bêtes, la traite, c’est une heure et demie de travail, matin et soir.