A la conquête de la 3D interactive

Maxime Huet et Antoine Saison ont créé leur société en janvier. Buts : créer des outils nouveaux pour la médiation culturelle, renouveler le genre dans les films d’entreprise et institutionnels, proposer des effets spéciaux…

Maxime Huet (debout) et Antoine Saison. Ils ont 25 ans l’un et l’autre et une même passion pour la création d’images et d’interactions en 3D.
Maxime Huet (debout) et Antoine Saison. Ils ont 25 ans l’un et l’autre et une même passion pour la création d’images et d’interactions en 3D.
D.R.

Maxime Huet (debout) et Antoine Saison. Ils ont 25 ans l’un et l’autre et une même passion pour la création d’images et d’interactions en 3D.

Outre l’âge, 25 ans, ils ont en commun d’être tous les deux de l’Avesnois (Antoine Saison est d’Avesnelles et Maxime Huet, de Clairfayt) et d’avoir suivi un même parcours scolaire. Ils ont fait leurs études après le bac à l’Ecole supérieure d’infographie Albert-Jacquard de Namur (ESIAJ) et à l’Institut des sciences et techniques de Valenciennes (ISTV) dans le département FREAM (audiovisuel et multimédias).

Ils ont pris le temps de réfléchir, d’engranger de premières expériences professionnelles avant de s’associer pour créer Voxcell, le 2 janvier 2015. Leur agence est basée à Avesnelles, à côté d’Avesnes-sur-Helpe. «C’est à la fois un jeu sur voix et cellule de communication, explique Antoine Saison, et sur le voxel, qui est le pixel de la 3D». Ce projet, ils l’ont encore fait mûrir durant un an, dans la couveuse de la BGE Sambre-Avesnois.

Musées et patrimoine. «Ça nous a permis, poursuit-il, de créer un premier réseau, avec des villes, des partenaires privés, et de resserrer notre cible. Au départ, on visait les architectes. Mais ils ne font pas de la 3D en temps réel. Alors, on s’est orientés vers les outils 3D interactifs destinés aux musées et à la recherche scientifique en muséologie, qu’ils servent aux médiateurs culturels ou directement au grand public lors des visites.»

Tous les deux expliquent que les musées sont en plein renouvellement de leurs équipements de ce côté-là et que la sauvegarde et mise en valeur du patrimoine français, architectural notamment, offrent un sacré potentiel à la 3D.

Premiers chantiers. La jeune entreprise travaille sur de premiers projets. Par exemple, la mise au point d’un outil numérique qui permettra de proposer des «restitutions» du château de Selles à Cambrai, ville dont ils sont partenaires. «On a monté un dossier, indique Maxime Huet, pour obtenir des fonds régionaux via Pictanovo, à Tourcoing. On a démarché des labos de recherche. Au départ, c’est une chercheuse au CNRS, intéressée par notre approche, qui nous avait contactés.» Tout le monde ne sait pas qu’il y a les vestiges d’un château médiéval à Cambrai, près du palais de justice. Il a en effet disparu sous les fortifications successives et l’accès aux tours et remparts est dangereux. D’où l’intérêt d’un travail sur des découvertes et restitutions en 3D.

Autre chantier : ils ont été contactés par un producteur et un réalisateur à l’occasion d’un projet de court métrage qui sera réalisé à Cartignies, toujours dans l’Avesnois. «Notre rôle, précise Antoine Saison, sera de donner des conseils lors du tournage et de réaliser des effets spéciaux». Quand il parle d’effets spéciaux, il ne s’agit pas des effets spectaculaires façon blockbuster mais de procédés, discrets, qui permettent par exemple d’éliminer des détails (badauds, objets anachroniques…). «Le genre court métrage a tendance à se développer», dit-il.

Trois ans pour voir. Les deux jeunes gens sont animés d’une solide ambition et se donnent trois ans pour développer Voxcell dans toute la France et vers le nord de l’Europe. Ensuite, peut-être, chercheront-ils de nouveaux locaux et des embauches. «Il faut d’abord qu’on fasse tourner l’entreprise», disent-ils d’une même voix. Ils visent donc, outre le secteur des musées, celui des entreprises et des institutionnels, et des petites productions… Les deux associés se proposent de mettre en œuvre toutes les technologies existantes (lunettes virtuelles, projection à 360 degrés, maniement du scanner et de la photo, capteurs…), mais aussi d’innover dans la création d’images pour tirer le meilleur parti de ces techniques, mais aussi améliorer les logiciels. Ils se sont formés à des prestations complètes, de la conception à la réalisation, en passant par le scénario.