À la cérémonie d'ouverture des JO-2024, des spectateurs trempés mais aux yeux brillants

Le show grandiose, tant attendu, a répondu présent mais la pluie aussi: à l'issue de la cérémonie d'ouverture des JO-2024 le long de la Seine, les spectateurs alternent entre éblouissement et une excitation parfois refroidie...

Cérémonie d'ouverture des JO le 26 juillet à Paris © Ann Wang
Cérémonie d'ouverture des JO le 26 juillet à Paris © Ann Wang

Le show grandiose, tant attendu, a répondu présent mais la pluie aussi: à l'issue de la cérémonie d'ouverture des JO-2024 le long de la Seine, les spectateurs alternent entre éblouissement et une excitation parfois refroidie par la rudesse humide de la météo.

Vers 23H30 (21H30 GMT), après près de quatre heures d'un spectacle éblouissant le long des six kilomètres, une courageuse foule trempée jusqu'aux os se disperse dans les rues de Paris avec des souvenirs plein les mirettes.

"C'était incroyable malgré la pluie. Céline Dion, la tour Eiffel, c'était woooow ! Et être avec des gens s'amusant, dansant, cette ambiance, c'était génial", s'enthousiasme à la sortie auprès de l'AFP Arturo Sahagun, un spectateur mexicain, "c'est différent que de vivre ça dans un stade où c'est plus statique".

La prestation finale depuis la tour Eiffel de la chanteuse Céline Dion, qui a surmonté une maladie aux crises paralysantes et ne s'était plus produite sur scène depuis 2020, a arraché des larmes à bien des spectateurs.

"La partie de Céline Dion, j'ai eu des frissons. Le message de paix m'a marqué. Je suis originaire d'Ukraine et les gens tous unis c'est un beau message de paix et de réconciliation", confie Georges Grokhovsky.

De l'autre côté du périphérique, dans une fan-zone de la ville populaire de Saint-Denis, des familles ont suivi dans une ambiance bon enfant la cérémonie sur un écran géant installé sur le canal passant au pied du Stade de France.

"Le symbole est beau, on aimerait que ce soit comme ça dans la réalité. On est tous frères et sœurs", commente Zohra après l'allumage de la vasque de la flamme olympique par Teddy Riner et Marie-José Pérec.

Bémol de cette cérémonie en pleine ville: passé l'effet "wow" des débuts du spectacle, avec les prestations de Lady Gaga ou Aya Nakamura, l'intensification de la pluie a fini par doucher l'enthousiasme de certains.

À partir du milieu de la soirée, une partie du public détrempé a commencé à quitter le périmètre ultrasécurisé le long du fleuve sur lequel se tient la cérémonie.

Une folle idée

"Le show est incroyable. Une idée intéressante, avec une approche très novatrice. Juste un peu refroidi par ce temps", déclare Mike Smith, un consultant venu de Grande-Bretagne avec sa femme. "Mais nous sommes Britanniques, nous sommes habitués".

Parapluie, poncho, sac poubelle, voire même morceau de papier bulle, chacun s'est protégé avec les moyens du bord contre les cordes qui sont tombées drues, implacables.

"On a payé 1.600 euros chaque place pour voir juste défiler des bateaux sous la pluie, on pensait que tout le long il y aurait au moins des animations", déplore Marie-Thérèse Roquet, une septuagénaire partie au cours de la cérémonie.

En bord de Seine, deux mondes se sont toisés entre les tribunes assises des quais bas, avec leurs tickets à des prix faramineux, et la foule des quais hauts, qui a bénéficié de places debout gratuites mais à visibilité réduite.

"Nan mais regarde-les avec leurs coupettes sur le bateau (arrimé en contrebas, ndlr), j'aurais dû faire péter mon plan d'épargne pour en être", rouspète un spectateur de quai haut près du pont de l'Alma.

Sur ces mêmes quais hauts, l'ambiance a pris par moments des allures de bal populaire avec des groupes dansant et se déhanchant devant l'écran géant au rythme des tubes pop ou disco.

Marc-Henri Maissiad a bien failli manquer la cérémonie à cause de l'annulation de son train vendredi matin. Mais, résolu, cet habitant d'Angers a sauté dans sa voiture pour conduire jusqu'à la capitale.

"Ni le sabotage ni la pluie nous aura arrêtés", dit-il, "on a tenu bon pour voir cette folle idée sur scène".

Au milieu des Champs-Elysées, touristes et parisiens s'arrêtent pour photographier le ballon enflammé avec la vasque olympique dans le ciel, aligné avec la perspective de l'avenue. La pluie a enfin cessé, les Jeux peuvent commencer.

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