Aménagement

À Gauchy, l’Abattoir de l’Aisne est entré en service

L’Abattoir de l’Aisne construit à Gauchy a démarré l’activité d’abattage de porcs le 1er mars dernier, géré par la Société coopérative et participative créée voici dix ans par une vingtaine de salariés des abattoirs du Nouvion-en-Thiérache pour éviter la fermeture du site.

Le nouvel équipement a réussi sa phase de démarrage.
Le nouvel équipement a réussi sa phase de démarrage.

Une nouvelle page de l’histoire des abattoirs de l’Aisne s’ouvre pour les salariés qui, voici dix ans, décidaient de créer une Scop pour continuer à faire tourner leur outil de travail. Le 1er mars dernier, l’activité d’abattage de porcs a repris dans des locaux flambants neufs, construits en l’espace d’une année dans la Zone industrielle du Royeux à Gauchy. Et si l’emplacement est stratégique pour le rayonnement de cet équipement à vocation régionale, il a initialement été choisi en raison de la présence de la station d’épuration, explique Annie Doyet, responsable comptable et financière de la Scop. Le 2 mai dernier, emmenée par la vice-présidente du Conseil régional, Marie-Sophie Lesne en charge de l’Agriculture et de l’agroalimentaire, une délégation d’élus régionaux a visité l’installation, avant son inauguration officielle annoncée pour le début du mois de juillet. Un « bel outil mis en service dans un contexte pas facile », ont expliqué les visiteurs mais qui devrait ouvrir des opportunités de nouveaux marchés et attirer des clients à l’échelle du territoire des Hauts-de-France.

Savoir-faire reconnu

Autour d’Arnaud Laplace, la cheville ouvrière du projet au sein de l’entreprise, des élus régionaux mais aussi les représentants d’Agrosphère, notamment son président Didier Hue, et des utilisateurs de l’équipement, des clients fidèles à l’équipe de la Scop. Car si ce nouvel équipement a pu voir le jour, c’est d’abord parce que les salariés ont présenté un projet bien ficelé qui a été soutenu par les partenaires institutionnels au premiers rang desquels la Région à hauteur de 1,5 million d'euros et l’État pour 1,3 million d'euros dans le cadre du Plan de relance. 

Trente-cinq salariés, annonce Arnaud Laplace, vont débiter aux alentours de 12 000 tonnes par an de viande porcine. Et si la phase de démarrage est plutôt positive, les retours des utilisateurs étant élogieux quant à la qualité du travail d’abattage, l’inquiétude viendrait plutôt de la hausse du coût de l’énergie. Les prévisions effectuées laissent présager que le montant des factures de gaz et d’électricité va engloutir un tiers du chiffre d’affaires pour cette année 2023. 

Une visite des élus régionaux avant l'inauguration officielle prévue début juillet.

Pour l’heure, il n’est pas envisageable d’augmenter les coûts de l’abattage facturés aux utilisateurs qui, bien qu’attachés à faire travailler l’Abattoir de l’Aisne, se tourneraient vers d’autres sites. Les élus de la Région se sont montrés à l’écoute, et souhaitent pouvoir accompagner les salariés dans ce contexte difficile. Car au coût de l’énergie viennent s’ajouter les problématiques liées à la filière porcine que la vice-présidente régionale voudrait pouvoir anticiper, et notamment l’insuffisance d’éleveurs de porc sur paille qui permettrait, par exemple, le développement de la commercialisation du "Porc d’antan". 

Élus régionaux et représentants des utilisateurs sont à l’écoute des salariés de la Scop pour aider au développement de l’activité.