À Eaucourt-sur-Somme, le vent sert à faire le lien entre le moulin et les éoliennes

« Je suis arrivé dans le village en 1979 en tant qu’instituteur. J’’ai créé l’association des anciens élèves, qui est ouverte à tous, en 1983. Nous avons organisé de nombreuses animations dans le village dont un son et lumière qui nous a permis de récolter des fonds », explique Daniel Blondel, président de l’association des Anciens élèves et adjoint à la mairie d’Eaucourt-sur-Somme.

Avec cette manne financière, le groupe envisage de racheter le moulin du village, alors en ruine. Mais il faudra attendre 1998 pour que le cette opération soit finalisée. « Nous avons tout de suite fait le choix de donner ce moulin à la commune. C’était une façon de préserver durablement notre patrimoine local », ajoute-t-il.

Faire vivre le moulin

Grâce à la mobilisation des élus, le projet de rénovation décroche le soutien de l’État, de la Région, du Département et de quelques mécènes. « Le moulin était vraiment très dégradé et les travaux étaient importants. Nous nous sommes par exemple rapprochés d’un charpentier belge spécialisé pour réaliser toute la réfection du toit et du mécanisme », détaille Daniel Blondel. Après plusieurs mois d’effort, le chantier s’est achevé en 2014.

Rapidement, l’association des Anciens élèves est chargée d’assurer la visite des lieux. Aujourd’hui encore, des bénévoles accueillent des groupes pour partager l’histoire de ce moulin construit au XVII^e siècle. « Il a fonctionné jusqu’en 1919. Ensuite, comme tous les moulins, l’arrivée de l’électricité a justifié l’arrêt de l’activité. Mais celui-ci avait aussi une autre fonction : on l’appelait le Moulin Guidons parce qu’il est situé sur les hauteurs et qu’il était devenu un point de repère pour les bateaux qui allaient jusqu’au port d’Abbeville », confie Daniel Blondel.

Faire le lien avec l’éolien

Tout au long de la visite d’une heure et demie, les bénévoles expliquent le fonctionnement et font tourner le toit et les ailes. Une approche pédagogique qui va au-delà de la simple visite historique puisque l’association des Anciens élèves fait également le lien avec l’énergie éolienne. « Dans les années 2000, les constructeurs se sont intéressés à notre territoire. Il n’y a pas eu d’opposition dans la commune et nous nous sommes dit qu’il serait intéressant d’évoquer les ponts qui existent entre le moulin et l’éolien parce que ces deux éléments répondent aux mêmes principes ! »,observe Daniel Blondel.

S’il n’a finalement pas été possible d’intégrer la visite de l’éolienne située à 200 mètres du moulin pour des questions de sécurité, les bénévoles continuent à évoquer les énergies renouvelables, principalement avec les collégiens. « Il n’est pas question de prendre parti, mais juste de mettre en parallèle un élément du patrimoine et une un outil actuel qui utilisent tous les deux le vent », ajoute-t-il.