Rencontres régionales de l’industrie
À Dunkerque, la réindustrialisation attire les foules
Les Rencontres régionales de l’industrie, organisées par Cap’industrie1, avaient lieu cette année à Dunkerque. Un choix évident quand on sait l’ampleur de la réindustrialisation que connaît ce territoire actuellement, avec pas moins de 12 grands projets en cours. Plus de 350 rendez-vous en B to B y étaient programmés.
Les Rencontres régionales de l’industrie organisées à Dunkerque ont connu un vif succès le 13 juin dernier. Il faut dire que le territoire compte déjà près de 90 000 emplois industriels (soit 23,2% du total des emplois) et 460 industries pour 4 000 millions de chiffre d’affaires. Et que les 12 grands projets industriels annoncés ou en cours vont participer à accentuer à court terme la prédominance de l’industrie dans le tissu économique local. Constructions d’usines mais aussi derrière, travaux de maintenance et de réparation ou encore achats de fournitures…
Pour les entreprises régionales sous-traitantes de l’industrie, Dunkerque est devenue the place to be. Pas étonnant, dans ce contexte, que 280 entreprises venues de l’ensemble des Hauts-de-France aient répondu présentes et que 350 rendez-vous en B to B aient été programmés. «C’est à cela que sert cette journée : Faciliter les échanges entre sous-traitants et donneurs d’ordre, lever les barrières qui peuvent exister et qui font renoncer certaines entreprises à démarcher les acheteurs de grands groupes jugés inatteignables», résume un représentant de Cap’industrie rencontré sur place.
La stratégie de la décarbonation
L’intérêt pour le territoire dunkerquois s’est observé aussi au nombre de personnes présentes au premier atelier de la journée qui détaillait la stratégie de réindustrialisation et les projets en cours. La conférence s’est d’ailleurs donnée à guichet fermé.
«À Dunkerque, nous avons fait le pari de la décarbonation avant tout le monde» a ainsi résumé Rafaël Ponce, directeur général adjoint de la Communauté urbaine de Dunkerque. «C’est elle qui vaut à notre territoire la formidable réindustrialisation qu’il connaît aujourd’hui, d’abord parce que la décarbonation entraîne de gros investissements et de nouveaux projets industriels, comme la construction d’unités de production d’hydrogène, de nouveaux carburants de synthèse ou encore de captage et de stockage du CO2. Mais aussi attire de gros projets issus de la décarbonation, comme les gigafactories de modules de batteries pour véhicules électriques (Verkor et ProLogium mais aussi XTC Orano), un champ éolien off-shore ou encore deux réacteurs EPR nouvelle génération».
Rafaël Ponce a tenu à souligner l’indispensable travail collectif engagé dès 2014 entre collectivités, industriels, communautés portuaire et universitaire pour conduire ce vaste projet. «Il fallait que tous, nous regardions dans le même sens et nous l’avons fait» a-t-il dit en préambule avant de répéter que ces nouveaux projets industriels ne venaient pas en concurrence de ceux déjà présents sur le territoire et qu’ils ne pouvaient se faire que «parce que nous avons aussi sur place un formidable vivier de PME, PMI, TPE sous-traitantes de l’industrie» a-t-il insisté.
Des besoins immenses en hydrogène
Un autre atelier a donné l’occasion de mettre en avant un des projets industriels phare du territoire : La construction de deux unités de production d’hydrogène vert (c’est-à-dire produit par électrolyse de l’eau à partir d’électricité décarbonée) par l’entreprise française H2V, basée à Paris. Un projet d’autant plus attendu que la décarbonation des process industriels passe par une très importante utilisation d’hydrogène. «Notre projet, qui représente un investissement compris entre 240 et 260 millions d’euros, doit conduire à la production de 28 000 tonnes d’hydrogène par an, avec une capacité d’électrolyse de 200 MW», a expliqué Aude Humbert, directrice de projet. «Nous serons bien loin des besoins en hydrogène du territoire dunkerquois à l’horizon 2030. C’est pourquoi, nous envisageons déjà une extension du site». La construction des deux premières unités est prévue pour débuter en 2024 avec une mise en production en 2027. Entre 60 et 70 emplois directs seront créés.
1. Cap’Industrie est un organisme d’accompagnement et de promotion de l’industrie des Hauts-de-France. Il est financé par la CCI Hauts-de-France, l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie Hauts-de-France, la Fédération des industries mécaniques et l’institut technologique CETIM.