A destination des plaisanciers mais aussi... des entreprises

Si le port en eau est ouvert depuis bientôt cinq ans, le port à sec a été livré cette année. Aménagé sur le site de halles industrielles rénovées, il comprend une partie réservée aux entreprises intéressées par le transport fluvial. Et il est unique au nord de Paris.

Une vue intérieure d'une des halles industrielles réhabilitées. Les travaux sont terminés depuis le printemps. Deux ponts roulants permettent de manipuler les gros bateaux ou le fret.
Une vue intérieure d'une des halles industrielles réhabilitées. Les travaux sont terminés depuis le printemps. Deux ponts roulants permettent de manipuler les gros bateaux ou le fret.

 

Une vue extérieure du port à sec prise au niveau du quai d’avitaillement.

Une vue intérieure d’une des halles industrielles réhabilitées. Les travaux sont terminés depuis le printemps. Deux ponts roulants permettent de manipuler les gros bateaux ou le fret.

A Hautmont, le port de plaisance, réalisé sur le canal de la Sambre à l’Oise, à deux pas du centre-ville, a été mis en service en novembre 2013. Les travaux du port à sec, non loin de là, ont, quant à eux, démarré en décembre 2013. Enjeu : la réhabilitation et la reconversion d’une friche sidérurgique comprenant cinq grandes halles industrielles (18 000 m2 environ). Le site s’étale sur 6 ha. Les aménagements ont été achevés vers mars 2019 et, à la fin de l’été, il restait, notamment, à raccorder la station de carburant. Mais il est prêt !

Les deux ports, labellisés «Port exemplaire» par l’Etat, constituent un ensemble unique au nord de Paris. Ces équipements sont en général présentés comme un atout pour le développement du tourisme fluvial, entre la Belgique et l’Ile-de-France. Pour l’instant, la navigation vers le sud est toujours interrompue. La réouverture est annoncée pour 2021 après remise en état des ponts-canaux (dans l’Aisne), des écluses et un dragage. Par contre, la navigation vers la Belgique est normale.

Fonctionnel

Le port à sec et ses services se veulent très fonctionnels. On y observe une rampe de mise à l’eau bordant une plateforme pouvant accueillir une grue ; une darse de 60 m de long, perpendiculaire à la Sambre et s’avançant sous les halles ; deux ponts roulants ; des espaces de stockage extérieurs et intérieurs (avec des racks) permettant l’hivernage (128 bateaux), les réparations, la maintenance ; une aire d’attente ; des quais, dont une zone d’avitaillement, où peuvent aborder les péniches au gabarit Freycinet.

Deux halles dédiées au fret

Particularité : deux des cinq halles (9 200 m2) sont dédiées à la vie économique. Des entreprises, comme l’usine Renault MCA de Maubeuge, ont déjà manifesté leur intérêt pour le transport fluvial. En avril, des pièces nécessaires à l’installation de sa nouvelle presse (baptisée XXL et fabriquée en Corée du Sud) ont ainsi transité sur deux péniches, de Dunkerque à Hautmont (sept colis représentant 60 tonnes). Le projet européen Watertruck (2008/2014), expérimentant l’acheminement de fret par barges poussées, sur des canaux à petit gabarit, a aussi donné des idées à d’autres entreprises dans divers domaines (déchets, carrières, matières végétales…).

Notons que des discussions ont été engagées avec la SNCF sur la question d’un raccordement du port à sec au réseau ferré. La ville devait participer, fin septembre, début octobre, au rendez-vous international «Smart Rivers» à Lyon, afin de faire connaître son équipement.

15 millions

Ce port à sec appartient à la Ville d’Hautmont. Sa gestion devrait être confiée à un privé. Les travaux, évalués à environ 15 millions, ont été financés par le FEDER, l’Etat, la Région, le Département, l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre, le solde revenant à la Ville d’Hautmont.