Transmanche : sans surprise, Getlink dévisse
A Coquelles, Getlink publie ses résultats annuels
Les résultats du groupe franco-britannique Getlink ont été rendus publics la semaine dernière : la société gestionnaire du tunnel sous la Manche repasse brutalement sous la barre du milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Avec 2015, lorsque Getlink a dû gérer l'afflux de migrants, l’année 2020 aura été la plus mouvementée pour le groupe, qui parle cependant de «bonne tenue du chiffre d’affaires dans un contexte difficile». Qu’on en juge : le chiffre d’affaires du groupe passe de 1,08 milliard d’euros en 2019 à 816 millions d’euros l’an dernier, soit plus d’un quart.
En 2020, plus d’1,5 million de camions sont passés par le tunnel via les navettes de Getlink.
Ralenti par le début de l’épidémie, le trafic oscillait à la hausse jusqu’à la rentrée, puis connaissait un plateau, avant de croître de manière importante en novembre et surtout en décembre (plus de 40 000 camions par semaine).
En prévision du Brexit, les distributeurs britanniques faisaient en effet le plein en raison de l’incertitude fiscale engendrée par le Brexit. Le groupe lançait par ailleurs son «border pass, portefeuille virtuel qui permet l’envoi automatique des documents d’import et d’export», lit-on dans le communiqué du groupe.
Le trafic qui chute, Europorte qui résiste
Sur le plan touristique, plus d’1,4 million de véhicules de tourisme ont traversé la Manche à bord des navettes passagers. En fin d’année, la mise en exploitation de la ligne Eurostar Amsterdam-Londres venait soutenir une activité ferroviaire amputée de la moitié de son activité par rapport à 2019. Cette dégringolade faisant suite aux mesures sanitaires gouvernementales.
Le chiffre d’affaires des navettes a chuté de 17% avec un ralentissement de la baisse au quatrième trimestre (-11%).
Chez la filiale Europorte, dédiée à la gestion d’infrastructures ferroviaires, la situation est restée stable (-3%), à 122,7 millions d’euros. Cette résistance est particulièrement notable alors que des unités industrielles se sont arrêtées en mars et en avril 2020.
Malgré la conjoncture, Europorte a poussé son pion sur le marché allemand et a développé son trafic de céréales avec la Chine.
Tournés vers l’avenir avec Eleclink
Enfin, le projet du Grand Paris nécessite toujours l'achalandage de matériaux comme le ciment.
La fin d’année a aussi été marquée par l’obtention ou le renouvellement de marchés comme avec le Grand Port maritime de Dunkerque et avec Géogaz.
Getlink met aussi en avant une perspective positive avec son projet phare d’interconnexion électrique avec la Grande-Bretagne : Eleclink se concrétise avec le raccordement des stations de conversion aux réseaux électriques nationaux RTE et National Grid.
De quoi électriser l’année qui commence. Quant à la précédente, on saura le 25 février si Getlink a enregistré des pertes...