Collectivités
A Collonge-en-Charollais : Un (employé municipal) pour tous
Face à la baisse des dotations de l’Etat et pour ne pas augmenter la fiscalité, plusieurs communes choisissent la mutualisation. A Collonge-en-Charollais, l’employé municipal arrivé l’an dernier sur ce modèle s’inscrit dans une habitude prise il y a plusieurs décennies.
Pour arriver à maintenir trois emplois municipaux avec un budget annuel compris entre 200 000 et 250 000 euros, la commune de Collonge-en-Charollais, une centaine d’habitants, a dû faire preuve d’ingéniosité. Depuis 30 ans, le village partage les compétences de ses équipes.
Arrivé en septembre 2021, Alexandre, le dernier employé communal en date, en charge de l’entretien extérieur, des travaux paysagers et d’une partie de l’entretien des bâtiments, partage son temps entre les communes de Collonge-en-Charollais, Saint-Micaud et Mary. « Nous partagions déjà notre secrétaire avec d’autres. Nous avons reproduit le modèle » explique Josette Lagrange, maire de la petite commune.
Distante de 15 kilomètres au plus, les trois communes, avec chacune une centaine d’habitants environ, n’avaient pas les moyens de payer un salaire à temps complet. « Avant, nous avions quelqu’un plusieurs jours par semaine mais ce n’est plus possible avec la baisse des dotations, si on ne veut pas alourdir l’imposition des habitants. » 35% du budget de la commune sont déjà consacrés à la masse salariale, le reste intégrant les différentes charges qui incombent à la collectivité.
Des hommes et des machines
« Entre maires ruraux, nous nous connaissons bien donc nous n’avons pas eu de soucis à mettre le système en place, nous connaissons nos besoins réciproques. » La difficulté repose sur la recherche des salariés. « C’est difficile d’attirer quelqu’un pour réaliser des tâches aussi diverses et pour ne travailler que 10 ou 12 heures par semaine. La mutualisation rend le poste plus attractif et propose un temps plein au niveau du salaire. »
Sur le même principe de mutualisation, la maire réfléchit à l’acquisition commune d’un nouveau tracteur, se refusant à un gros investissement qui servirait moins de deux jours par semaine, et « coûterait de l’argent même au garage. On ne peut plus faire dormir le matériel. » Pour l’heure, les élus voisins partagent leurs petits équipements et se soutiennent dans une problématique commune, faire autant avec moins.
Rechercher les économies
Avec la hausse du prix de l’énergie, le budget de la commune prend encore du plomb dans l’aile. « Nous avons de nouvelles charges de fonctionnement alors on cherche les économies. » Dans le cadre d’un conseil en énergie partagée, CEP, Collonge-en-Charollais profitait de l’accompagnement de l’agence technique départementale avant que le syndicat d’énergie, le SYDESL, ne prenne le relais.
« Nous allons réduire l’éclairage public en coupant entre 21h et 6h30 du matin. » Après avoir travaillé sur l’isolation de la salle des fêtes, la commune planche sur le cas de son gîte, disponible à la location. « Nous réfléchissons à l’isolation ou à ne plus louer en hiver pour ne pas le chauffer. » En parallèle, le chauffage au gaz du logement communal va céder sa place à une pompe à chaleur, là encore, pour économiser l’énergie et les euros qui en découlent.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert