À Chevigny-Saint-Sauveur, l'Afpa met en avant des "Métiers pour Elles aussi"
Le 19 février, l’Afpa organisait la cinquième édition de remise des trophées régionaux Métiers pour Elles. Cette cérémonie a mis en lumière des femmes ayant fait le choix de carrières encore réputées masculines. Paysagiste, soudeuse et électricienne, elles ont suivi leurs envies.

Elles ont choisi une profession dans laquelle évolue moins de 30 % de femmes ou moins encore. Bérénice Philibert deviendra bientôt ouvrière paysagiste, un secteur qui compte 14,4 % de femmes. De son côté, Edwige Cagnat a réalisé son rêve d’enfant en se formant à la soudure comme 6,6 % de femmes dans la profession. Tandis que Pamela Tran montre qu’elle est tout autant capable qu’un homme d’être électricienne d’équipement bien qu’il n’y ait que 5,8 % de femmes qui aient fait comme elle. Pour les mettre en avant, le 19 février à Chevigny-Saint-Sauveur, l’Afpa a réuni les trois finalistes régionales des trophées "Métiers pour Elles" retenues par un jury pour leur détermination et leur parcours.
Changement de cap
"C’est une complète reconversion professionnelle. J’ai été auxiliaire de vie pendant plus de 15 ans", précise Bérénice Philibert, 38 ans, qui a aussi bien travaillé auprès des personnes âgées qu’en tant qu’aide à domicile. "Adoptée, j’ai recherché mes racines et j’ai retrouvé ma mère et ma sœur maternelles. Ça a chamboulé ma vie à tous les niveaux. J’ai eu besoin de changer de carrière pour être plus en adéquation avec ce que je faisais."
Désireuse de travailler en connexion avec la nature, cette Chalonnaise se lance dans la formation d’ouvrière paysagiste qu’elle débute en juin 2024 à l’AFPA de Chevigny-Saint-Sauveur. "Je prépare mes examens que je passerai le 8 mars prochain pour obtenir mon niveau CAP." Consciente qu’elle se destine à un univers majoritairement masculin, elle persiste. Si pendant ses stages ses collègues l’ont accueillie sans difficulté, elle avoue avoir été surprise par le regard extérieur.
"Quand on me voit en tenue de travail sur un chantier, il arrive que l’on fasse des remarques sexistes en disant que je devrais plutôt être en cuisine."Il en faut plus pour décourager Bérénice Philibert. Et même quand son supérieur l’alerte sur ses capacités physiques pour porter une poutre ou déplacer des dalles, elle apprend les techniques pour le faire au mieux. Une motivation qui a été remarquée. "Un de mes employeurs aimerait me recruter pour me faire monter en compétences pour occuper un poste de responsable de chantier. "
Osez réaliser ses rêves
Du plus loin qu’elle se souvienne, Edwige Cagnat a été attirée par la soudure. "Mon grand-père était forgeron, je me sentais proche de ce métier que je voulais apprendre." Finalement, elle devient tapissière en ameublement mais garde l’envie d’enrichir ses connaissances. "La quarantaine passée, je me suis dit qu’il était temps de le faire", sourit-elle.
Elle intègre la formation de l’AFPA de Migennes dans l’Yonne en septembre 2024 et cinq mois plus tard en ressort diplômée. Désormais soudeuse, elle met à profit ses nouvelles compétences en les associant à celles de l’ameublement. "Ça surprend de voir une femme car ce n’est pas encore rentré dans les mœurs, ça rend curieux."

Enfin, Pamela Tran, 32 ans, encourage les femmes à se lancer. "Osez y aller, car maintenant les gens changent de mentalité. Quand nous avons confiance en nous, les autres aussi auront confiance en nous. En tant que femmes, nous sommes autant capables que les hommes, mais dans le cas d'un métier majoritairement masculin, nous devons fournir les efforts nécessaires pour affirmer notre place."
Les trois femmes ont reçu trois trophées. Tout d'abord le trophée "Pluri’Elle", récompense une femme qui a vécu une ou plusieurs vies professionnelles avant de trouver sa voie. Le trophée "Passionn’Elle" distingue, pour sa part, une femme qui a toujours rêvé de faire ce métier. Enfin, le trophée "Essenti’Elle" est remis à celles qui ont su s’imposer dans un métier au taux de féminisation inférieur à 10%.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert