À Chalon-sur-Saône, un entrepreneur tente de développer des piscines construites à partir de containers de fret
Utiliser d’anciens containers de fret maritime pour construire des piscines abordables et transportables, tel est le pari de Didier Groison, un entrepreneur chalonnais qui essaye de développer un concept imaginé en Amérique du Nord.
À écouter Didier Groison, un entrepreneur de Chalon-sur-Saône, rien de plus logique que d’utiliser d’anciens containers de fret maritime comme structure pour des piscines de particuliers. « Ceux-ci sont fabriqués en acier Corten, imputrescible, et offrent des dimensions très convenables pour des piscines pour particuliers », assure-t-il. Les containers, achetés directement auprès d’opérateurs portuaires lyonnais, font 2,35 m de large, et 6 ou 12 mètres de longueur. Leur hauteur la plus courante, 2,35 m, permet de réaliser 2 piscines de 1,17m de hauteur. « Les piscines peuvent être enterrées, ou placées en surface, selon le terrassement que l’on réalise », poursuit le chef d’entreprise. Si l’installation est partiellement enterrée, un revêtement goudronné est appliqué sur l’extérieur du bassin au contact de la terre.
Moins cher et plus rapide
Didier Groison s’est inspiré d’un concept développé en Amérique du Nord, qu’il pense avoir amélioré, notamment en prenant conseil auprès de spécialistes des peintures et revêtements d’équipements nautiques. « Je remplace le liner, fragile, par une résine epoxy deux composants, très résistante et qui peut se rénover aisément, par simple ponçage. Je renforce également la structure en acier sur le pourtour, et je soude une pièce en doublage au niveau des portes du container », note-t-il. Des lames de bois sont assemblées sur le pourtour du bassin pour accueillir les nageurs. Une filtration monobloc performante permet de se dispenser d’un local technique, la pompe étant intégrée dans le corps de la piscine dans un compartiment monobloc en équerre, qui ne réduit pas la longueur de nage. Un simple raccordement électrique et à une source d’eau, et la piscine est fonctionnelle.
Au final, une piscine container revient nettement moins cher qu’une piscine maçonnée classique. Didier vend ses réalisations 13 000 €, installation et terrassement compris, quand il faut compter 20 à 25 000 € pour une piscine classique. Une piscine container s’avère aussi plus rapide à produire et à installer. Comptez 7 semaines entre la commande et les premières brasses. Autre avantage, la piscine, si elle n’est pas enterrée, peut être déplacée relativement aisément. « On peut imaginer qu’un locataire se fasse construire sa piscine et parte avec elle quand il quitte son logement », veut-il croire.
Un marché qui reste à construire
Car si le concept semble séduisant, il n’est pas aisé de convaincre les acheteurs potentiels. « Je viens de lancer cette activité, j’ai réalisé une piscine témoin que l’on peut découvrir sur rendez-vous. Pour l’heure, je dépose des publicités dans les boîtes aux lettres, et sur les sites d’annonces. J’ai déjà eu de nombreux contacts, qui devraient se concrétiser cet été », poursuit-il. En guise de sécurité, l’entrepreneur s’intéresse aussi aux piscines de béton préfabriquées. Plus lourdes, plus coûteuses pour l’achat du bassin, elles sont aussi plus rapides à monter et, au final, peuvent être acquises à un coût voisin des piscines containers. Alors, acier ou béton pour votre bassin de loisir ?
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel