À Cappy, on délègue la gestion de son aire de camping-car

« Nous sommes très sollicités par les camping-caristes qui souhaitent de nouvelles aires d’accueil dans les Hauts-de-France. Mais la région est un peu en retard par rapport à la Bretagne ou Les pays de Loire », constate Olivier Coudrette, Directeur général adjoint de Camping-car Park. 

L’entreprise bretonne, fondée en 2011 propose aux collectivités de gérer leurs campings et aires dédiées aux camping-cars et vans autonomes. Aujourd’hui, son réseau compte plus de 300 aires en France, une en Belgique et deux en Espagne. « Et nous avons des projets en cours au Portugal et en Espagne », complète Olivier Coudrette. Le principe est simple.

Plus d’astreinte

« La municipalité reste propriétaire de l’aire et assure l’entretien des espaces verts. Elle achète les équipements : la barrière et l’automate de paiement que nous installons. Nous reversons ensuite les deux-tiers des sommes perçues », résume Olivier Coudrette. 

Un investissement qui tourne généralement autour de 30 000 à 40 000 euros pour la municipalité. L’entreprise assure, de son côté, la gestion des voyageurs et de leur séjour, la téléassistance, le remplacement de pièces défectueuses…

« Pour le client, c’est facile. Il achète une carte prépayée via la borne, le site Internet ou l’application et il est débité lors de sa sortie. C’est très simple et peut se faire n’importe quand », poursuit le responsable. « Cela supprime les astreintes de personnel pour la commune. »

Mais Camping-car Park met également à profit sa communauté de 520 000 utilisateurs pour communiquer et mettre en avant la commune et ses commerces locaux. « 50% des camping-caristes français sont inscrits chez nous », souligne Olivier Coudrette. Les commerçants locaux sont contactés pour proposer des réductions sur présentation d’un ticket de stationnement. « Nous les mettons ensuite en avant gratuitement en proposant, par exemple, des circuits, les endroits où manger… »

+70% de fréquentation en moyenne

Quel est l’impact concret ? « En moyenne, la fréquentation augmente de 70%, répond Olivier Coudrette. À Cappy, près d’Amiens, le camping municipal était en déficit. La fréquentation a été multipliée par sept en 2019 quand nous sommes arrivés, par dix en 2020 et par 12 en 2021. Et la durée du séjour est passée de 1,2 à 1,5 jours. » Si l’entreprise ne compte aujourd’hui que cinq aires d’étape et de camping dans les Hauts-de-France, plusieurs projets devraient bientôt se concrétiser.

« Les communes commencent à être sensibles à l’accueil de ce type de voyageurs », se réjouit Olivier Coudrette. Une excellente idée quand on sait que, sur la dernière décennie, le marché croit de 5% par an. 

« Et le Covid-19 a donné un coup de booste supplémentaire, les gens veulent voyager en toute liberté avec leur propre habitation », constate le responsable. Avec une tendance récente : « Les fourgons aménagés sont en augmentation, +35% du nombre d’immatriculations en 2021. Cela concerne une clientèle plus jeune. » Un engouement général qui se fait ressentir chez les constructeurs. « Aujourd’hui, il n’y a plus de camping-car neufs disponibles avant deux ans ! D’où l’explosion du marché d’occasion… »