A Calais, Calaire Chimie est sur le fil
L’industrie calaisienne n’en finit pas de souffrir. Cette fois-ci, c'est l’activité chimie qui est touchée : le fabricant de produits pharmaceutiques Calaire chimie est en grande difficulté et s’apprêterait à licencier. Son comité d’entreprise a eu lieu le 24 mai dernier.
Les sites industriels de la région continuent d’être malmenés. Calaire chimie, propriété du groupe industriel ICIG, est à la veille d’un nouveau plan de licenciement après celui de 2009 où il avait déjà perdu une quarantaine d’emplois.
Fin 2012, le Belge Tessenderlo cède le site calaisien à la holding allemande International Chemical Investors Groupe (ICIG) qui détient 17 sites en Europe et emploie 3 300 personnes. Le groupe belge apporte même des fonds pour une éventuelle dépollution du site. Calaire n’est pourtant pas rentable et certains se demandent ce que sont venus chercher les Allemands à Calais. Ces derniers s’affichent cependant confiants et promettent de l’activité supplémentaire au site : 7 millions d’euros de chiffre d’affaires sont avancés. A l’époque, le chiffre d’affaires atteint 25 millions d’euros et les pertes sont régulières avec 10 millions d’euros par an en moyenne. L’entreprise a perdu en quelques années les deux tiers de son activité.
Une table ronde avec l’Etat. Côté syndical, les langues se délient aujourd’hui : «ce sont les brevets qui les intéressent. Ils sont connus pour prendre ce qui fait de la valeur et fermer les entreprises», indique un responsable. La direction est restée muette jusqu’au comité d’entreprise qui s’est réuni le 24 mai dernier pour éclairer les salariés sur la situation. La veille, la directrice du site, Christine Chartroux, remettait sa démission au groupe et était remplacée par Louis Courtot… Les élus du Pas-de-Calais ont demandé à Denis Robin, préfet du département, de tenir rapidement une table ronde. Ils ont également interpellé Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif car l’Etat était au capital de Tessenderlo. La société affiche plus de 40 millions d’euros de pertes cumulées fin 2012. La nouvelle direction a demandé au tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer de la placer en redressement judiciaire. Mardi 28 mai après-midi, le tribunal l’a prononcé et deux administrateurs judiciaires ont été nommés.