Patrimoine culturel

À Brie, le maire se bat pour réhabiliter l’église art déco du village

Symbole du territoire Santerre Haute-Somme, l’église construite dans les années 30 est fermée au public depuis trois ans. Le maire de la commune se bat pour rassembler les fonds nécessaires afin d’engager une rénovation complète de l’édifice.

L’objectif de la commune est de trouver des financements pour les quatre premières phases de travaux qui doivent permettre la sécurisation et la réouverture de l’église. ©Aletheia Press/ D. La Phung
L’objectif de la commune est de trouver des financements pour les quatre premières phases de travaux qui doivent permettre la sécurisation et la réouverture de l’église. ©Aletheia Press/ D. La Phung

Patrimoine en péril... L'église de Brie est fermée depuis maintenant trois ans. Il s'agit pourtant d'un édifice remarquable. « Le village de Brie a été totalement détruit lors de la première Guerre Mondiale. Après le conflit, le conseil municipal de l’époque a voté la construction d’une nouvelle église et c’est Jacques Debat-Ponsan, Grand prix de Rome, qui a été mandaté », explique Marc Saintot, maire de Brie. 

Entre la présentation des plans et la remise des clés, une décennie aura été nécessaire pour réaliser cette édifice art déco si singulier. Les années passant, l’état de l’église en béton s’est considérablement dégradé. « Les fers ont rouillés et se sont oxydés ce qui a entraîné des chutes de béton et de plâtre, la situation devenait très dangereuse », soupire l’élu qui a hérité du dossier lors de son élection en 2020.

Une rénovation coûteuse

Après avoir sollicité le CAUE 80, Marc Saintot prend la décision de fermer l’église. Il s’adjoint les services de Fabien Sauvé, architecte du patrimoine qui mène un diagnostic complet de l’édifice. « Il est venu présenter son travail et parler de l’église avec les habitants du village lors des Journées du Patrimoine. Cela a permis de créer un certain élan atour du projet de rénovation », note le maire. 

Évaluée à 1,2 million d’euros TTC, la réhabilitation complète de l’édifice (intérieur et extérieur) est un sujet lourd pour une commune de 300 âmes. Loin de se décourager, Marc Saintot est parti à « la chasse aux subventions ».

Si le projet n’a pas été retenu par la Mission Patrimoine, la Région a financé le diagnostic à hauteur de 80% et elle a également octroyé une aide de 125 000 euros. « En décembre nous devrions obtenir une somme équivalente » confie l’élu qui a aussi pu compter sur le Département qui versé une subvention de 150 000 euros. 

« Les conseillers départementaux du territoire se sont engagés à nous réserver une enveloppe pouvant aller jusqu’à 180 000 euros », se réjouit l’édile. Ces sommes vont permettre d’intervenir sur le clocher de l’église et de sécuriser l’intérieur.

Le maire espère également que cette rénovation pourra entrer dans le dispositif annoncé par le Président de la République en septembre dernier en faveur de la sauvegarde du patrimoine religieux. 

« Cela pourrait être une bonne chose mais j’ai peur que ce soit surtout un effet d’annonce. Cela repose encore sur le don de particuliers et le mécénat. Pour l’instant le compteur est bloqué à un peu plus de 800 000 euros. L’objectif d’atteindre 200 millions d’euros en quatre ans parait difficile », regrette-t-il.

Ouvrir l’édifice au public

En dehors de toute considération religieuse, Marc Saintot s’est engagé avec force dans ce dossier. Il souhaite d’ailleurs que cet édifice, très imposant au regard de la taille du village, retrouve sa place dans l’histoire locale. « C’est une construction unique qui attire des architectes, des conservateurs... Elle est aussi le symbole du Pays Santerre Haute-Somme qui vient d’être labélisé Pays d’arts et d’histoire, dit-il. Nous souhaitons la rouvrir pour un usage cultuel mais aussi culturel avec des expositions, des concerts. Nous voulons en faire un lieu de vie qui peut aussi être un élément touristique intéressant pour le territoire », conclut-il.