Territoires
À Bitche, «Je t'aime mon cœur»
À partir du 1er septembre prochain, l’action «Je t’aime mon cœur» se met en place. Il s’agit d’un programme de prévention primaire destiné aux personnes de 30 à 65 ans présentant des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. Il s’inscrit dans le Contrat Local de Santé du Pays de Bitche, en partenariat avec l’hôpital de Bitche-Sarreguemines.
400 morts par jour. Un bilan des plus alarmants pour les maladies cardiovasculaires qui ne cesse de s’alourdir en France et qui nous concernent tous : jeunes, adolescents, adultes, seniors, femmes, hommes. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rappelle que les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Elles provoquent 31 % des décès prématurés et ces chiffres progressent chaque année. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Les maladies cardiovasculaires regroupent un ensemble de pathologies qui affectent le cœur et les vaisseaux sanguins. Parmi les plus fréquentes, les maladies du cœur : les artères coronaires qui alimentant le muscle cardiaque (angine de poitrine, infarctus du myocarde…), les maladies du muscle cardiaque et des valves du cœur, l’insuffisance cardiaque, l'hypertension artérielle..., l’accident vasculaire cérébral, mieux connu sous le nom d’AVC (dû à une hémorragie, un hématome ou une atteinte ischémique d’une artère du cerveau ou une embolie d’une artère cérébrale, le plus souvent d’origine cardiaque).
La jeunesse en danger...
En France, les maladies cardiovasculaires sont à l’origine de quelque 140 000 décès par an. À titre de comparaison, les accidents de la route étaient responsables de 3 267 décès en 2022, soit environ 9 par jour. Selon l’OMS, les maladies cardiovasculaires constituent la prochaine épidémie mondiale et ne sont à ce jour pas suffisamment prises en charge : 17,7 millions de décès leur sont imputables. Pourtant l’amélioration de la prévention primordiale et une meilleure prise en charge permettraient de prévenir près de 80 % des infarctus par exemple. Les jeunes Français, de 9 à 16 ans ont perdu 25 % de leur capacité physique depuis 40 ans. En moyenne un enfant courait 600 mètres en trois minutes en 1971, il lui en faut aujourd’hui quatre pour la même distance. Alors que l’OMS recommande aux 5-17 ans de pratiquer 60 minutes d’activité physique par jour, seul un enfant sur deux atteint ce niveau en France aujourd’hui. Par ailleurs, la surconsommation d’écrans augmente fortement la sédentarité considérée par l’OMS comme le quatrième facteur de risques de décès dans le monde.
Les femmes davantage que les hommes
Contrairement aux idées reçues, ce sont bien les femmes qui sont plus menacées par les maladies cardiovasculaires, car elles sont à 54 % les victimes de ces pathologies. Ces maladies représentent la première cause de leur mortalité avec 1 femme sur 3, quand elles sont 1 femme sur 27 à être touchées par un cancer du sein. Plus préoccupant encore, on observe une forte progression du nombre d’infarctus chez les femmes jeunes, liée aux mauvaises habitudes d’hygiène de vie et à l’environnement hormonal. Alors que l’espérance de vie s’accroît en France à 85,3 ans pour les femmes et 79,4 ans pour les hommes, les années de vie en bonne santé ont elles tendance à diminuer. En cause ? Un manque d’activité physique et un isolement social, deux facteurs de risque cardiovasculaires majeurs. D’ailleurs, alors que L’OMS recommande aux moins de 65 ans de bouger 30 minutes par jour, recommandation qui passe à 1 heure quotidienne au-delà, ils ne sont en réalité que 17 % à bouger 4 heures par semaine. Selon une étude menée par les Petits Frères des pauvres, 900 000 personnes âgées de 60 ans et plus sont isolées de leur famille et de leurs amis. Parmi elles, 300 000 sont dans un isolement extrême, véritable situation de «mort sociale».
Mobilisation en Pays de Bitche
Or une personne en situation de précarité affective augmente son risque de développer un infarctus de 29 %. En effet, la solitude extrême accroît la consommation de tabac et d’alcool, le manque d’exercice physique, le stress, la dépression, une mauvaise alimentation, autant de comportements favorisant l’apparition de maladies cardiovasculaires. De nombreuses collectivités territoriales mènent en la matière de remarquables et probantes actions pour prendre à bras le corps cette question de santé publique. Mot d’ordre : la prévention. «Je t’aime mon cœur» est ainsi un programme de prévention primaire destiné aux personnes de 30 à 65 ans présentant des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. Il est porté Filiéris, financé par le Régime Local d’Alsace Moselle et la Région Grand Est, inscrit dans le Contrat Local de Santé du Pays de Bitche, en partenariat avec l’Hôpital de Bitche-Sarreguemines, au sein duquel il se déroule. Une équipe de professionnels de santé composée d’une infirmière, d’une diététicienne, d’une psychologue, d’un tabacologue, d’enseignants en activité physique adaptée… aide la personne à trouver ses propres solutions pour mieux gérer et diminuer ces facteurs de risque et comprendre leurs conséquences sur la santé. Le suivi s’effectue par une infirmière coordinatrice avec des étapes de bilan et d’évaluation tout au long du parcours. Les consultations ont lieu les lundis de 9 h à 17 h, sur rendez-vous uniquement.
Pour participer à «Je t’aime mon cœur» :
. S'adresser à son médecin ou à un médecin spécialiste (cardiologue, angiologue…) qui évaluera la nécessité d’intégrer le programme,
. Prendre rendez-vous sur le numéro unique 03 83 47 83 29, à partir du 1er septembre 2023.