Avec ses réservoirs d’eau hors sol
À Bancourt, Petrus se fait un nom… à l’étranger !
Spécialisée dans le cintrage de tôles ondulées notamment pour la ventilation, le séchage et le stockage de produits agricoles, la société Petrus, installée à Bancourt près de Bapaume, séduit au-delà des frontières régionales et nationales avec la conception de réserves d’eau hors sol. Reportage.
Lorsqu’il reprend l’entreprise fondée en 1980, il y a maintenant 11 années, Mathieu Doyen souhaite lui insuffler une dynamique pour passer «d’un modèle artisanal à industriel tout en conservant sa dimension humaine» pour reprendre ses propres mots. «Nous avons complètement rénové le parc machines, mis en place un nouvel ERP (logiciel de gestion d’entreprise) et lancé un site marchand».
Une réponse cohérente aux épisodes de sécheresse
Son activité historique, liée à la fabrication et la commercialisation de solutions de ventilations pour pommes de terre, céréales, oignons, carottes ou encore betteraves rouges en tôle ondulée cintrée, représente désormais 40% de son chiffre d’affaires (4 millions € en 2022). La vente de réserves d’eau hors sol, pour les agriculteurs, les horticulteurs ou encore les maraichers, représente également 40% des ventes de l’entreprise, les 20% restants étant liés aux divers applications en tôles ondulées cintrées. «Nous avons développé un produit unique, un plancher perforé carrossable intégrable qui permet le séchage, pour les unités de méthanisation par exemple, tout en permettant à l’exploitant d’y circuler avec les véhicules agricoles» explique l’entrepreneur. «Les réservoirs d’eau sont également des produits qui marchent bien, sur lequel la moitié des ventes sont exportées, particulièrement en Hollande et sur l’ensemble du Benelux où les horticulteurs sont nombreux».
Livrés en kit, ces réservoirs d’eau sont faciles à transporter et à monter et se positionnent comme une réponse cohérente face aux problématiques récurrentes de sécheresse à travers le monde. «Les réservoirs sont disponibles de 4 à 2 500 m3, et jusqu’à 30 mètres de diamètre et 5 mètres de hauteur… de quoi répondre à toutes les demandes !» Et Mathieu Doyen de poursuivre : «Notre force, c’est d’être une petite structure réactive et de rester à l’écoute de nos clients, qui sont à 95% des agriculteurs. Nous disposons par ailleurs d’un stock important, c’est un choix que nous faisons pour pouvoir répondre rapidement aux demandes… quand ils nous sollicitent, nos clients en ont besoin tout de suite !»
Et pour renforcer encore et toujours son expertise dans la conception de solutions innovantes en tôle ondulée, la société Petrus a intégré en mars dernier un bureau d’études spécialisé dans les solutions de ventilation des produits agricoles. «C’était une opportunité d’aller encore plus loin dans les services, auprès des coopératives agricoles par exemple».
Un million € investi sur les 3 dernières années
De la conception des produits jusqu’à la livraison au client, l’ensemble des process est réalisé par les équipes de l’entreprise, sur les 4 000 m2 du site, en s’appuyant sur un parc machines performant comme l’a souhaité le dirigeant de Petrus lors du rachat de l’entreprise. «Nous avons investi un million d’euro sur les 3 dernières années dans une machine dédiée à la réalisation de tubes en spirales ou encore dans une nouvelle poinçonneuse pour tôles ondulées permettant de travailler sur des tôles moins épaisses, et pour automatiser une partie des étapes de production et libérer ainsi les opérateurs de certaines tâches fastidieuses» ajoute-t-il. «Cela permet de diversifier leur travail, qu’ils soient plus polyvalents, ils apprécient et le but n’est absolument pas de remplacer l’homme par des robots… la preuve, j’ai embauché deux personnes supplémentaires depuis mon arrivée. Et c’est aussi l’occasion de développer de nouveaux produits grâce aux retours d’expérience de nos clients».
Et c’est avec optimisme que Mathieu Doyen envisage l’avenir. «Je n’ai jamais autant travaillé que lors des deux années de crise sanitaire ! Avec la guerre en Ukraine, le prix des matières premières a été multiplié par deux et notre chiffre d’affaires a légèrement baissé, je pense à cause des incertitudes sur demain… mais j’ai toujours réussi à me débrouiller pour avoir du stock, j’ai de bonnes relations avec mes fournisseurs et on trouve toujours des solutions. Je ne me fixe jamais d’objectifs… le projet, c’est de payer mes salariés et rembourser mes dettes». Ou la définition de la sérénité.