Urbanisme

La réhabilitation de la friche Cosserat se poursuit

Après avoir réhabilité 3 bâtiments historiques, le groupe Réalités, qui a acquis l’ancienne manufacture de velours d'Amiens en 2019, lancera dès cet automne une nouvelle phase de démolition, de dépollution et d’aménagement. L’écoquartier « La Tisserie » devrait être achevé en 2030.

 Une nouvelle phase de travaux débutera à l’automne (©️Aletheia Press / D. La Phung DLP)
Une nouvelle phase de travaux débutera à l’automne (©️Aletheia Press / D. La Phung DLP)

« Il y a à Amiens, un intérêt très fort pour l’ancienne manufacture de velours Cosserat. C’est un site auquel les habitants sont très attachés », observe Louis Garnier, responsable commercial au sein du groupe Réalités. Ce "développeur territorial" a acquis le terrain en 2019, plus d’une décennie après la fermeture du site industriel, qui a durablement marqué l’histoire de la ville. « Nous sommes une entreprise à mission, ce qui implique de réels engagements dans toutes nos actions. Nous avons la maîtrise d’ouvrage comme la maîtrise d’usage, ce qui nous permet de nous ancrer sur le territoire de façon pérenne », détaille-t-il.

Le responsable commercial évoque également le sens que revêt la réhabilitation d’une friche comme celle-ci, surtout à l’heure de la sobriété foncière. « Aujourd’hui, il est nécessaire de reconstruire dans la ville ou sur des terrains qui ont déjà été urbanisés. Cosserat s’inscrit parfaitement dans cette logique », poursuit-il. Pour cet ambitieux projet, dont le coût global s’élève à 120 millions d’euros, le groupe Réalités souhaite allier logements et activités pour créer un écoquartier, baptisé « La Tisserie ».

Une mixité d’usages

Le site de 40 000 m² accueillera 500 logements et 6 600 m² dédiés à l’activité (©️ Groupe Réalités)

Avec des bâtiments classés, très dégradés, et une surface de 40 000 m², la transformation du site, qui prévoit 1/4 de réhabilitation, apparaît comme un immense défi. « C’est un dossier très complexe qui ne peut pas être porté seul, ni par la force publique, ni par la force privée », observe Louis Garnier, qui salue au passage l’engagement de la collectivité et de l’État, qui a apporté un soutien financier, notamment à travers le fonds Friche. « Nous avons choisi d’aller vers une mixité d’usages, qui était l’option la plus cohérente au vu de l’étendue du site », détaille-t-il.

Le groupe Réalités prévoit la construction de 500 logements. Plusieurs typologies seront proposées, de l’accession sociale, à l’intermédiaire en passant par de l’intergénérationnel type « pension de famille ». Les premiers lots devraient être livrés en 2026. 6 600 m² seront eux consacrés à de l’activité économique. « Nous souhaitons privilégier des savoir-faire locaux comme cela a été fait avec La Filature et l’atelier Bouchendhomme, lauréats de l’appel à projets Mov’in Factory. Nous pensons que c’est un choix porteur sur le long terme », analyse Louis Garnier.

À l’image des entités déjà présentes, telles que l’entreprise CIT Dessaint, la Manufacture Royale Bonvallet ou l’association Bleu de Cocagne, la priorité devrait donc être donnée à des artisans. « Même si rien n’est encore signé, nous avons reçu des marques d’intérêt très fortes », confie le chef de projet. Des commerces et des services utiles au quotidien seront également installés.

Créer une destination

Avec cet écoquartier, qui devrait être achevé en 2030, le groupe Réalités souhaite créer une « destination » portée par le succès des acteurs déjà installés. « Il y a eu une intensification des événements sur le site, cela participe évidemment à une meilleure identification des lieux. Et nous n’allons pas nous arrêter là », promet Louis Garnier, qui annonce un projet mêlant art, architecture et textile, qui devrait être lancé au printemps 2025.

Le groupe Réalités entend également préserver au maximum l’écosystème qui entoure l’ancienne manufacture. Un travail plus global d’aménagement du secteur, implanté dans la zone d’activités de Montières, doit aussi être mené par la collectivité.