Environnement

À Amiens, Elise, l’entreprise adaptée qui collecte et recycle les déchets de bureaux

L’entreprise Elise, qui emploie des personnes en situation de handicap, est née dans le Nord, près de Lille. Avec le temps, elle a essaimé un peu partout en France. À Amiens, l’une de ses franchises existe depuis quatre ans, et se développe de plus en plus.

Le site d’Elise à Argœuves, fait 800 m², deux fois plus que l’ancien site à Dury. ©Aletheia Press/ E. Castel
Le site d’Elise à Argœuves, fait 800 m², deux fois plus que l’ancien site à Dury. ©Aletheia Press/ E. Castel

Comment participer à la protection de l’environnement ? Comment créer des emplois locaux et durables pour des personnes en difficulté ? L’entreprise Elise, un acronyme pour Entreprise locale d’initiative au service de l’environnement, a réussi à répondre à ces deux questions. Fondée en 1997 dans la métropole lilloise, l’entreprise a depuis ouvert des franchises un peu partout en France. Les salariés, en majorité en situation de handicap, collectent les déchets de bureaux, pour ensuite les recycler.

Les masques, nouveaux déchets

À Amiens, le site compte une quinzaine de personnes, encadrées par le responsable Valentin Rodde, qui s’adapte à ses employés selon leurs handicaps. D’abord basé à Dury, Elise est désormais dans des locaux deux fois plus grands, à Argœuves, pour « faire face à l’augmentation de la demande ». Chaque jour, les collecteurs, tous travailleurs handicapés moteurs, partent en camionnette, dans les entreprises clientes, ramasser les déchets.

Gobelets, papiers, plastique, cartons, cartouches d’imprimantes, ces déchets sont récupérés dans les conteneurs que l’entreprise Elise a mis à disposition de ses clients, pour ensuite être pesés, retriés, et envoyés à deux pas du site, chez Veolia, pour être recyclés. 

Depuis quelques mois, crise sanitaire oblige, de nouveaux déchets sont collectés : les masques. « Nous avons trouvé un prestataire dans le Nord qui les démantèle, retire la barre métallique, et retire les matériaux du masque, pour en faire des billes plastiques, explique Valentin Rodde. Car pour tous les déchets que nous collectons, il nous faut une filière de recyclage, sinon on ne les prend pas. »

Sur le site, il y a un espace pour détruire les documents confidentiels, dont souhaitent se débarrasser les entreprises. ©Aletheia Press/  E.Castel

Du sur mesure pour chaque entreprise

Le site compte 300 clients dans tout le département de la Somme, et ce jusqu’au Touquet Paris-Plage et Arras. On y retrouve des banques par exemple, mais aussi des entreprises publiques ou parapubliques. 

Elise réalise un diagnostic pour l’entreprise, et met ainsi en place les conteneurs nécessaires, et les horaires de collecte, une ou plusieurs fois par semaine selon les besoins. Du sur mesure. « Nous faisons également en amont une information de sensibilisation auprès des salariés, pour rendre concret le tri et qu’ils s’investissent au maximum. » L’entreprise est de plus en plus sollicitée, « car les lois se durcissent au niveau des déchets et de leurs tris », ajoute le responsable.

Au siège, dans le Nord, l’entreprise travaille en ce moment à récupérer un nouveau type de déchet : les cheveux dans les salons de coiffure. Un projet est en cours pour les recycler, car ils peuvent être utilisés dans plusieurs domaines, « l’automobile par exemple, mais on peut aussi envisager d’extraire la kératine pour l’utiliser dans l’industrie pharmaceutique », détaille Valentin Rodde.