Artisanat
À Abbeville, six générations de torréfacteurs se succèdent à La Brûlerie
Guillaume Chastagner a repris La Brûlerie d’Abbeville il y a un an. Le café est torréfié sur place. Ici, le seul maître-mot est qualité. Il veut développer les collaborations avec les entreprises locales.
« Le café, pour moi, ça fait partie de la qualité de vie au travail, estime Guillaume Chastagner. Comme le thé, c’est un produit noble. On en boit toute la journée : dans le cadre de réunions, pour se détendre, lors d’un accueil… Il se passe toujours beaucoup de choses autour du café. »
Ancien éducateur, il a repris La Brûlerie, bordée par la Collégiale Saint-Vulfran il y a un an. Il a été suivi tout de suite par la banque, qui était aussi celle de l’ancien propriétaire : « Je voulais me lancer dans le commerce. J’avais appris qu’il cherchait à céder. J’étais un buveur de café. Le fait que la torréfaction soit réalisée sur place a été un plus », confie t-il.
Des cafés du monde entier
Avant la création, il a pu compter sur le soutien de l’antenne de BGE Abbeville. Il a obtenu un prêt d’honneur de 6 000 euros de la part d'Initiative Somme France Active Picardie. Au quotidien, Guillaume Chastagner est suivi par l’équipe de la Chambre de métiers et de l’artisanat d’Abbeville. Anciennement appelée Les cafés Dupuis, La Brûlerie a vu arriver l’an dernier la sixième génération de torréfacteur.
La Brûlerie c’est donc avant tout un commerce de café, mais pas n’importe quel café. Il suffit de franchir l’arrière boutique pour humer toutes les saveurs des graines encore vertes. Dans les imposants sacs de 70 kilos en jute, du moka d’Éthiopie, du café du Brésil, du Vilcabamba de la vallée des centenaires en Équateur, du Maragogype semi-sauvage du Nicaragua… au total, une vingtaine de cafés différents attendent d’être torréfiés sur place.
L’imposant torréfacteur, mis en service tôt le matin, est installé dans la boutique. Après environ une vingtaine de minutes passés dedans à plus de 200 °C, les grains donnent tous leurs arômes. Ils peuvent être commercialisés entiers ou moulus. Et comme toute maison qui se respecte, La Brûlerie propose à la vente un assemblage, dont les ingrédients restent secrets.
« C’est un mariage de différentes origines qui n’a pas changé depuis des décennies et Les cafés Dupuis fondés en 1920 sur les bords de la Somme. Cela donne un café équilibré et des notes aromatiques qui vont plaire à un maximum de personnes. De plus en plus de gens ont envie de boire du bon café. Une fois qu’ils ont goûté à n’importe quel café artisanal, ils disent qu’ils ne peuvent plus revenir à celui de la grande distribution. »
Communiquer pour approcher les entreprises locales
Guillaume Chastagner compte des entreprises (PME, groupes, artisans…) parmi ses clients. Il veut développer encore plus ce marché : « Je vais lancer une campagne de communication auprès des entreprises de la région d’Abbeville, de Flixecourt, du Vimeu et de la baie de Somme, car je propose des produits de qualité, explique-t-il. Je mise sur le conseil. Je peux leur fournir le café et les machines qui vont avec. Je cherche notamment à séduire les cafetiers, les restaurateurs, les gérants de gîtes, les hôpitaux… J’ai en projet de recruter quelqu’un pour m’épauler. »
En attendant, une page Facebook a été créée et Guillaume Chastagner est présent sur Instagram. Un site Internet marchand est aussi en préparation. Outre du café, La Brûlerie commercialise plus de 160 sortes de thés et infusions, notamment de marque Dammann, Kusmi Tea ou des Thés des Hauts-de-France, basés à Fampoux dans le Pas-de-Calais. Là aussi, ces boissons sont très appréciées en entreprises : « Je ne pensais pas qu’autant de personnes en buvait. Il y en a pour tous les goûts », assure t-il.
La Brûlerie c’est aussi des produits régionaux comme des conserves à base d’agneaux de prés salés de la baie de Somme élevés par la famille Dupays à Boismont, des salicornes… Des produits pour la santé et l’hygiène sont aussi en boutique. Guillaume Chastagner s’est associé avec la Distillerie des enfants de Vauban, à Cuincy dans le Nord, pour proposer une crème de café, dans laquelle on trouve un café du Congo torréfié par La Brûlerie.