À 50 ans, Régis Cense reprend des études et ouvre sa boulangerie

À 50 ans, quitter un emploi à responsabilités, reprendre des études et ouvrir une boulangerie de village, il fallait oser… Régis Cense revisite tous les jours l’art de faire du bon pain dans son atelier des sens. Un lieu qu’il a voulu convivial au cœur de son village natal. Rencontre.

Régis Cense a 50 ans, il a repris ses études, pour pouvoir exercer un métier artisanal et ouvrir une boulangerie de village.
Régis Cense a 50 ans, il a repris ses études, pour pouvoir exercer un métier artisanal et ouvrir une boulangerie de village.

ACT'PresseRégis Cense a fait un choix de vie, celui de quitter un poste à responsabilité pour recommencer de zéro et créer son entreprise, une boulangerie dans le centre de la Labeuvrière, son village natal. Régis a imaginé “L’atelier des sens”, avec du matériel de pointe qui lui permet de gagner du temps, tout en assurant la qualité des produits. Dans cette boulangerie, les pains sont cuits au feu de bois. “J’ai passé 24 années en minoterie, j’étais responsable commercial pour les grands moulins de Paris. Las de mon travail, j’avais l’impression d’avoir fait le tour et besoin de changer d’air”, explique-t-il quant on évoque avec lui son passé professionnel.

Régis était responsable commercial grand nord (sur les départements 02-27-59-62-76-80), il avait en charge la gestion d’une équipe de commerciaux et faisait la promotion des farines et des produits de la marque Campaillette et de la ronde des pains qui est un réseau de boulanger, “une boite à outils avec des supports d’animation et de promotion.”
Après avoir parlé à sa hiérarchie de son besoin de changement, celle-ci lui propose de reprendre une affaire et de s’installer. “La boulangerie qu’on me proposait était trop importante, mais l’idée a fait son chemin et j’ai décidé de reprendre des études de boulanger.”
À l’aube de ces cinquante ans, il reprend donc ses études à l’EBP-Paris et décroche le CAP de boulanger. Régis Cense aurait pu s’arrêter là, mais au sortir de cette formation, il participe au concours national des jeunes entrepreneurs en boulangerie, se qualifie pour la finale et termine à la troisième place.  

Une opportunité.Le diplôme en poche, Régis avait besoin d’un commerce pour exercer sa nouvelle profession, il se met alors à la recherche d’un local commercial. “À Labeuvrière, mon village natal, il y a trois ans, la boulangerie avait été détruite par un incendie et n’avait pas rouverte. J’ai décidé de contacter le propriétaire et me suis positionné sur l’emplacement.”
Idéalement situé en plein cœur du village, à proximité immédiate de la mairie et des écoles, l’ancienne boulangerie aller renaître de ses cendres. “J’ai entièrement repensé l’établissement avec l’aide des entreprises locales“, souligne-t-il.
Régis a également souhaité s’équiper avec du matériel de pointe, “pour avoir beaucoup travaillé en clientèle, j’ai vu ce que se faisait de mieux dans le domaine. J’ai souhaité du matériel pratique, rapide.” En parallèle, il a développé ses propres recettes et travaillé sur la qualité.
Ouverte le 5 décembre 2014, la Boulangerie qu’il a baptisée “l’atelier des sens” a reçu un accueil chaleureux de l’ensemble de la population. Il y a d’ailleurs réalisé un très bon mois de décembre et réussi à honorer l’ensemble des commandes pour les fêtes de fin d’année.

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Le challenge pour l'enfant du village est de faire revenir les clients qui après trois années de fermeture ont pris d'autres habitudes...

Un challenge. “Les clients avaient pris des habitudes ailleurs, tout le challenge et de les faire revenir“, explique le Boulanger. Pour cela, Régis a plusieurs cordes à son arc. Il fabrique des pains spéciaux de tradition cuits au feu de bois et développe régulièrement de nouvelles recettes. “Ma spécialité le pain charrette sans levure avec une pâte fermentée au levain pendant un minimum de 36 heures. Un pain avec une mie grise serrée et une croute craquante”.
L’atelier des sens emploie trois personnes (un boulanger, un pâtissier et une vendeuse), tous les produits sont réalisés à la main de manière artisanale. Un gage de fraicheur et de qualité.
“Ici, tout le monde se connaît, il arrive parfois que les clients discutent dans la boulangerie, initialement, je voulais mettre à disposition un coin détente, j’ai du m’y résoudre, faute de place“, conclut-il. A la place, la boulangerie propose également différents services, de l’épicerie de dépannage, des pizzas à la demande, des sandwichs.
Aujourd’hui, l’objectif clairement affiché par Régis est d’asseoir son entreprise, satisfaire les clients et pouvoir vivre de cette nouvelle activité. Un exemple à suivre…