Picardie Maritime
80 femmes résilientes photographiées
Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, 80 photographies de femmes en grand format ont été exposées à la sous-préfecture d'Abbeville le 8 mars. Cette exposition pas comme les autres est visible depuis le 12 mars jusqu'au 4 avril au Carmel.
En ce 8 mars au matin, l’Hôtel de Riencourt, qui abrite la sous-préfecture d’Abbeville a connu une belle effervescence à l’occasion de l’inauguration de l’exposition « 80 portraits de femmes en Picardie Maritime », initiée par la sous-préfecture en collaboration avec la Maison pour Tous d’Abbeville. 80 faisant référence à la numérotation du département de la Somme. Rez-de-chaussée, escaliers, palier du premier étage et même chambre du ministre… Les portraits en noir et blanc, en majorité immortalisés par Caroline Gaillard, étaient disposés un peu partout.
Des femmes résilientes
« Je souhaitais illustrer spécifiquement l’apport des femmes de Picardie Maritime qui sont trop souvent invisibilisées ou minorées, estime Christine Royer, sous préfète d’Abbeville qui a eu l’idée de cette exposition après avoir convié ces dames en groupes lors de petits déjeuners et qui a obtenu l’appui de Jean-Claude Ester, délégué départemental aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes. Ces femmes nées ici ou ailleurs ont toutes en commun la force de celles qui ont affronté des drames universels de la guerre ou de l’exil ou les épreuves intimes ou personnelles, au delà des handicaps et des responsabilités familiales sociales et collectives. Elles illustrent, chacune à leur manière, le courage que chaque femme peut incarner. »
À sa suite, le préfet de la Somme, Rollon Mouchel-Blaisot, qui a félicité tous ceux qui ont rendu possible cette exposition, s’est dit frappé de ne voir des portraits que de femmes extrêmement souriantes. «Ça ne veut pas dire que tout est rose, a t-il fait remarquer. Nous avons une pensée, toutes et tous, pour celles victimes de violences intra-familiales. C’est une préoccupation importante dans le département de la Somme. Nous connaissons une dégradation. »
La liberté des femmes en France
Enjeux d’hébergement pour les mères et leurs enfants, promotion professionnelle qui devrait être la même que pour les hommes… il a appuyé sur quelques problématiques toujours sensibles : « Une pensée aussi pour celles qui subissent des discriminations, de l’asservissement, de l’esclavage, parfois il y a les femmes que l’on mutile… La France est un pays dans lequel toutes les femmes peuvent se reconnaitre, c’est une référence, un phare. Vous me donnez une pêche d’enfer. » Stéphane Haussoulier, président du Conseil départemental de la Somme, a évoqué le scellement de droit fondamental à l'interruption volontaire de grossesse dans la constitution qui avait lieu en ce jour ou, encore, la parfaite parité de son assemblée. « Ça devrait être tous les jours le 8 mars », a t-il pointé.
Vivant à Saint-Valery-sur-Somme mais ayant son entreprise en Seine-Maritime, Valérie Tellier, présidente de la Glass Vallée, qui regroupe 70 entreprises et 12 000 salariés dans le secteur de la production de flacons de luxe en verre nous a confiés en regardant sa photo : « Mes cheveux étaient plus longs. Je trouve que c’est une très belle initiative. C’est une belle mise en valeur pour la jeune femme qui a fait les photos. Cela met bien en avant son travail. Quant à moi, cela me rappelle que j’ai été la première femme à siéger au tribunal de commerce de Dieppe en 2012. » Marion Masson, chargée de mission industrie à la chambre de commerce littoral Hauts-de-France a découvert son portrait trônant dans la chambre du ministre face au lit. « C’est une chouette initiative, a t-elle assuré. Elle permet de mettre différentes femmes à l’honneur tout en nous permettant de nouer des contacts. »
Ancienne guide nature en Baie de Somme, Camille Steil s’est lancée dans l’élevage d’escargots il y a cinq ans à Drucat : « C’est un honneur d’être là. C’est difficile de s’installer dans le monde agricole quand on est une femme. Je suis très contente. Cela se passe bien. C’est un métier prenant mais là que mes enfants grandissent, c’est un peu plus facile. »
À noter que chacune des 80 femmes a pu emporter un tirage de sa photographie. De quoi garder un beau souvenir de cette matinée pas comme les autres. Le grand public a pu découvrir cette exposition le vendredi après-midi à la sous-préfecture. Ceux qui n’ont pas pu le faire peuvent se rendre au Carmel. Elle sera visible du 12 mars au 4 avril.