500 millions d’euros pour accélérer la transformation numérique de la fonction publique

500 millions d’euros pour accélérer la transformation numérique de la fonction publique

Le gouvernement a récemment précisé les grands axes de sa stratégie pour accompagner et accélérer la transformation numérique de l’État et des collectivités territoriales, dans le cadre du plan France Relance. 

Dématérialiser 250 démarches administratives les plus utilisées par les Français, particuliers et entreprises, d’ici 2022. C’est l’un des grands objectifs de la stratégie du plan France Relance pour la transformation numérique de l’État et des territoires. « Parmi ces 250 démarches, il y a tout ce qui fait notre quotidien : le paiement des impôts, les demandes d’aide au logement, la déclaration sur CESU ou Pajemploi des personnes qui travaillent chez vous, le renouvellement d’un certificat d’immatriculation ou d’une carte grise…» a souligné la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, le 23 octobre dernier au cours d’une conférence de presse. Et sur l’ensemble des démarches que le gouvernement souhaite dématérialiser, « 182 le sont déjà, et nous allons redoubler d’effort pour arriver à 250 en 2022 ».

Le numérique, une voie d’accès parmi d’autres 

Mais il ne s’agit pas de « numériser pour numériser », a-t-elle ajouté. L’objectif vise à « élargir les différentes voies d’accès que les Français ont au service public » et le numérique n’est qu’une voie d’accès parmi d’autres : « en parallèle, nous sommes en train d’investir dans des réseaux comme France Services » et « de réfléchir à la manière dont on peut contacter les services publics au téléphone ». Proposer des services numériques de qualité doit d’ailleurs permettre de « libérer du temps des agents publics pour qu’ils puissent être davantage dans ce contact humain à valeur ajoutée, dans l’accompagnement individuel ». 

Améliorer la qualité grâce à l’avis des usagers

Pour mener à bien cette dématérialisation, « notre boussole, c’est la satisfaction des usagers », a poursuivi Amélie de Montchalin : « ce sont les retours du terrain, le jugement des usagers, qui doivent nous permettre d’améliorer notre service ». Ces retours sont traités par l’Observatoire de la qualité des démarches en ligne, qui permet de mesurer, ministère par ministère, le taux de satisfaction moyen des usagers. Au cours des 12 derniers mois, deux millions de Français ont ainsi donné leur avis. Et actuellement, le taux moyen de satisfaction est de 71%. « Notre objectif est d’atteindre 80% en 2022 », a précisé la ministre, qui souhaite notamment améliorer la prise en compte du handicap, car aujourd’hui « seules 12% des démarches en ligne sont accessibles aux personnes en situation de handicap ». Les résultats de l’Observatoire seront désormais publiés tous les trois mois, afin de suivre les progrès enregistrés chaque trimestre.  

Une enveloppe de 500 millions d’euros 

Dans le cadre du plan de relance, le ministère de la Transition et de la Fonction publiques dispose d’une enveloppe globale de 500 millions d’euros pour accélérer la mise à niveau numérique de l’État et des collectivités. Sur ce budget, 204 millions d’euros seront affectés à la transformation numérique de l’État, afin notamment de « poursuivre la dématérialisation des démarches administratives », « faciliter le partage des données entre administrations », « financer l’innovation » au sein de l’administration, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle, ou encore « financer des projets et des bonnes pratiques des administrations dans les territoires », a précisé la ministre. En parallèle, 88 millions d’euros sont réservés aux collectivités locales, et le ministère mène actuellement une concertation avec les associations des maires et des départements pour réfléchir à la meilleure façon d’utiliser ces fonds. Enfin, un budget de 208 millions d’euros est prévu pour doter les agents publics de meilleurs outils de travail numériques. « La dématérialisation doit se faire en miroir, du côté de l’usager et du côté de l’agent public », a relevé la ministre, et « nous allons déployer de nouveaux outils pour que les agents puissent faire leur travail chez eux, en mobilité, en télétravail ». 

Autres enjeux : améliorer le niveau du débit du réseau de l’État, actuellement insuffisant, et accompagner la formation des agents publics sur l’ensemble de ces nouveaux outils. Enfin, « nous allons aussi recruter » : « nous cherchons des profils d’experts qui peuvent nous aider à réussir tous ces projets ».

En savoir plus : france-relance.transformation.gouv.fr

Miren LARTIGUE