500 mètres de quais supplémentaires pour le terminal conteneurs
Toute la place portuaire, politique et économique était au rendez-vous jeudi 20 juin dernier pour l’inauguration de l’extension du quai du terminal conteneurs, qui doit participer à concrétiser les grandes ambitions du port de Dunkerque en terme de trafic conteneurs.
Emmanuelle Verger, présidente du conseil de surveillance du Port de Dunkerque, l’a rappelé en préambule : c’est la première fois depuis 2003 qu’une telle opération d’extension se concrétise au terminal conteneurs. Concrètement, cette opération a porté sur l’allongement du quai dont la longueur est portée désormais à 1 785 mètres, soit 500 mètres de plus qu’auparavant. Ainsi, le quai de Flandre pourra accueillir simultanément et en toutes conditions de marée deux porte-conteneurs de type ULCS (Ultra Large Contenair Ship), capables de transporter 22 000 EVP (équivalent 20 pieds, unité de mesure du conteneur). Pour ce faire, des travaux d’aménagement titanesques ont été nécessaires sur une durée de deux ans : terrassement de près de 650 000 m3 de déblais, dragage de plusieurs millions de mètres cubes de sable et revêtement de 3,5 hectares de terre-pleins. Il a également fallu consentir à un très gros investissement : 60 millions d’euros, dont un tiers a été financé par l’Etat.
Dunkerque, alternative au port d’Anvers
Le terminal conteneurs est opéré depuis 2010 par Terminal des Flandres, détenu à 91% par Terminal Links, filiale du groupe français CMA-CGM, l’un des plus importants armateurs mondiaux, par ailleurs premier client du terminal puisqu’il représente 65% de son activité. Celui-ci a accompagné cet investissement par l’achat de trois portiques de déchargement et chargement dernière génération. L’un est déjà en fonctionnement, les deux autres seront livrés début 2020. «Nous croyons à Dunkerque comme alternative au port d’Anvers», a commenté Christine Cabau-Woerhel, directrice central exécutif du groupe CMA-CGM. «Fiable, fluide, notre terminal a vocation à devenir un hub de transbordement en Europe du Nord (c’est-à-dire un port pivot entre les grandes lignes transocéaniques et les lignes régionales qui desservent les ports secondaires) mais aussi le terminal naturel des exportateurs et des importateurs de la région Hauts-de-France», a-t-elle ajouté, prenant l’exemple du groupe familial nordiste Mulliez, qui a rapatrié une grosse partie de son trafic conteneurs à Dunkerque au détriment d’Anvers, ce qui représente près de 25 000 conteneurs par an.
Tombé à un peu plus de 200 000 EVP annuels au début des années 2000, le trafic conteneurs, fortement créateur de valeur ajoutée, n’a cessé de se développer depuis 2010, pour atteindre 422 000 EVP en 2018 (en progression de 13% par rapport à 2017). La possibilité d’accueillir simultanément deux porte-conteneurs ULCS devrait permettre au terminal d’atteindre très prochainement les 500 000 EVP annuels. Voire bien plus, puisque, avec ses six portiques et son tirant d’eau allant de 13,50 à 17,50 mètres, le terminal est désormais taillé pour atteindre le million d’EVP par an.