36 jours de formation en 2012 pour les salariés de Dhoury
Jean-Luc Dhoury, à Grandfresnoy, est spécialisé dans l’élagage. Il ne badine pas avec la sécurité d’autant qu’il est responsable du Cref au bureau de l’union nationale des entrepreneurs du paysage. Pour protéger au mieux ses six salariés des dangers du métier, il travaille aussi en étroite collaboration avec la MSA. Cette initiative a valu à son entreprise d’être mise en avant lors de la Semaine de la qualité de vie au travail.
La sécurité au travail, Jean-Luc Dhoury, 49 ans, en a fait son cheval de bataille. Et pour cause : si tout le monde a les pieds sur terre dans son entreprise de Grandfresnoy, les six salariés prennent de la hauteur dans leur travail. La Sarl Dhoury est spécialisée dans l’élagage. Alors, pour le gérant de l’entreprise, qui est membre de l’union nationale des entrepreneurs du paysage (Unep) et responsable du Centre régional de formation (Cref), tous les moyens sont bons pour assurer au mieux le bien-être de ses employés. Rien que cette année, l’ensemble du personnel de la Sarl Dhoury a reçu trente-six jours de formation. Le risque zéro n’existe pas. Jean-Luc Dhoury le sait bien. « Alors qu’en 2011, il n’y avait pas eu le moindre incident, j’ai eu à déplorer en janvier dernier un accident du travail. Il est arrivé à l’un de mes plus anciens salariés. Un truc idiot, comme c’est souvent le cas… Il a ouvert le capot d’un broyeur à végétaux. Sa main est passée dans la poulie. Heureusement, elle a pu être sauvée. C’est en partie grâce à mes autres gars. Ils ont mis en place les gestes appris lors de formations aux premiers secours », souligne Jean-Luc Dhoury.
Esprit de groupe
Entre l’élagage et l’entretien des lignes électriques aériennes, autre activité de la Sarl Dhoury, les risques sont omniprésents. « Les formations sont multiples. Elles concernent les risques électriques, le travail en hauteur, les certificats Caces pour les navettes… Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec la MSA (Mutuelle sociale agricole). Ils sont vraiment super ! Ils mettent par exemple à notre disposition les nouveaux outillages afin que l’on se familiarise avec la manipulation. C’est important pour le bûcheronnage et le débroussaillage. »
La sécurité passe aussi par l’équipement vestimentaire. « Je suis en permanence sur le terrain avec mes hommes. Quand ils ont froid, j’ai froid aussi. Je suis donc au fait pour évaluer les besoins », estime Jean- Luc Dhoury. Une tenue complète, entre le casque (le gérant n’achète que les modèles les plus innovants), le pantalon anti-coupures, les chaussures de sécurité, etc., coûte environ 1 500 euros. «Je ne regarde pas au prix. Je sais que mes gars n’abusent pas. Quand les chaussures sont abîmées, on les change. Pas question de faire des économies de bouts de chandelles. L’avantage d’une petite structure, c’est qu’il y a nettement moins d’abus. »
Jean-Luc Dhoury sait aussi qu’il peut compter sur l’esprit de groupe. « La vigilance des uns envers les autres est aussi une façon de diminuer les risques. Il m’arrive parfois de me lancer dans un truc sans mes gants. Il y a toujours un de mes hommes pour me rappeler à l’ordre », sourit le gérant.
C’est dans cet esprit familial que la Sarl Dhoury, fondée en 1986 par Jean-Luc et son épouse Nathalie, traverse la crise sans y laisser de plumes, tout en investissant dans des domaines aussi primordiaux que la formation. « Nous avons peut-être pris la bonne décision. Je ne veux plus m’agrandir. Je désire rester à taille humaine et pouvoir choisir mes clients, précise Jean-Luc Dhoury. Et d’ajouter comme une évidence : Pour que les salariés soient bien, il faut que les employeurs le soient aussi. »