30 ans de développement pour Rubika
Née du groupement de l’Institut supérieur de design, de Supinfocom et Supinfogame, Rubika fête ses 30 ans. Classée parmi les meilleures écoles de France dans sa catégorie, cette vedette de la Serre numérique ne cesse de se développer, notamment à l’étranger.
Valenciennes a de quoi se vanter : son école Rubika figure parmi les références dans le secteur de l’animation 3D, du jeu vidéo et du design industriel. D’abord implantée dans les bâtiments de Tertia 3 000, elle a rejoint la Serre numérique en 2015. En 30 ans, 4 000 diplômés en sont sortis, et plus de 800 prix ont été remportés. Rien que cette année, les étudiants de Rubika ont raflé 70 prix internationaux (prix du Meilleur Film étudiant pour Overrun au Siggraph, prix du Meilleur Jeu étudiant pour En garde ! au Ping Awards, prix ACF de la Mobilité du futur pour Amaze au Mondial de l’automobile …). «Ces prix sont une marque d’émancipation pour nos jeunes, et une marque de reconnaissance pour l’école», se félicite Stéphane André, directeur général de Rubika.
Ouverture internationale
Loin de son fief dans les Hauts-de-France, Rubika compte deux autres filières internationales : l’une ouverte en 2007 à Pune, en Inde, et l’autre ouverte en 2016 à Montréal, au Canada. Au total, 13 000 étudiants suivent actuellement la formation Rubika dans le monde. Ces partenariats facilitent la mobilité et l’échange pour ces élèves qui seront forcément amenés à travailler à l’international par la suite. Une centaine d’Indiens sont d’ailleurs venus terminer leur scolarité en France. «C’est un truc énorme pour nous parce que les Indiens ne pensent pas comme nous. C’est enrichissant», s’enthousiasme Stéphane André. Rubika Montréal ne forme pour l’instant qu’une quarantaine d’étudiants sur la filière animation. Mais la direction espère pouvoir doubler l’effectif dans la durée. Les étudiants canadiens sont dans les mêmes locaux que l’entreprise Ubisoft, «une chance pour décrocher des stages», remarque le DG. À l’étranger, beaucoup de master class français sont dispensés. «Il est dur de convaincre nos intervenants de s’installer sur une longue période en Inde ou au Canada. Donc, on organise des sessions courtes avec différents professeurs. La formule fonctionne et satisfait les étudiants.» Pour faciliter l’obtention des visas aux étudiants internationaux, et surtout pour assurer la validation de leurs compétences où qu’ils se trouvent, Rubika travaille sur l’obtention de plusieurs accréditations. L’école continue également de réfléchir à son développement, notamment en Thaïlande et en Afrique. «L’Afrique est en devenir, il ne faut pas la négliger !» souligne Bruno Fontaine. La CCI étant actionnaire de l’école, le président de la CCI Grand Hainaut est en effet président de Rubika à la fois.
Donner sa chance au territoire
Autrefois critiquée pour son manque d’adéquation avec la réalité de la métropole valenciennoise, Rubika a décidé d’ouvrir ses portes aux publics en difficulté financière. La formation «Animation 2D» a donc été créée cette année. Gratuite et autofinancée, elle propose un enseignement via six mois de formation et six mois de stage. Aucun diplôme n’est requis pour la sélection, qui s’effectue sur entretien. Une première promotion de six élèves commencera ses activités en ce début d’année. Une dizaine d’étudiants seront par ailleurs sélectionnés pour obtenir un coup de pouce financier de l’école, de la Métropole et d’investisseurs pour réduire leurs frais de scolarité sur cinq ans (soit plus de 8 000 € par an). Enfin, et depuis quelques années, des stages de découverte de quatre jours sont proposés l’été aux collégiens pour éveiller des vocations et donner une vraie idée de ce qu’est le métier de développeur. «C’est essentiel. À leur âge, les jeunes pensent qu’aimer jouer aux jeux vidéo suffit à savoir en créer. Mais ce n’est pas si simple», s’amuse Stéphane André.
La Serre numérique «pousse les murs»
Dans leurs 17 000 m2, les acteurs de la Serre numérique commencent à se sentir à l’étroit. Le «totem» de Rubika (comme Stéphane André aime l’appeler) va s’agrandir avec un ensemble de deux bâtiments de 2 500 m2. Ils abriteront une classe préparatoire, des locaux supplémentaires pour les filières du campus et un hôtel d’entreprises. Jusqu’à présent, 3 000 m2 de la Serre numérique étaient déjà réservés à l’incubation et l’accélération de start-up. «On poussait les murs. La preuve, on a aménagé les entresols», sourit le directeur de l’école. La livraison est attendue pour septembre 2019. Un espace sera ainsi libéré à la Serre numérique pour offrir un lieu de restauration Crous aux étudiants.