250 ambassadeurs régionaux en mission séduction

Une telle délégation faisait figure de grande première. Qu’ils soient élus, décideurs économiques, chefs d’entreprise, ambassadeurs culturels ou touristiques, tous s’étaient donné rendez-vous vendredi 20 octobre à Londres, sous l’impulsion du Comité Grand Lille. Avec un objectif clair : séduire les Britanniques, vanter les mérites des Hauts-de-France et les inciter à passer la frontière pour s’installer en région.

La gare de Saint-Pancras, à 1h20 de Lille, faisant de la capitale des Flandres une voisine toute proche.
La gare de Saint-Pancras, à 1h20 de Lille, faisant de la capitale des Flandres une voisine toute proche.

Martine Aubry, Damien Castelain et Xavier Bertrand ont rappelé les atouts de la région devant les 250 participants.

Dans le cadre du Brexit, le Comité Grand Lille a lancé, il y a plusieurs mois, un appel aux acteurs du territoire à se rendre à Londres pour renforcer les liens avec les partenaires britanniques, mais aussi en impulser de nouveaux. «Nos voisins ont besoin de nous. Il ne faut pas annihiler les relations entre les Hauts-de-France et les Anglais. Nous sommes des ambassadeurs de la région et de nos villes», a tenu à rappeler Jean-Pierre Letartre, président du Comité Grand Lille, devant une assemblée déterminée et motivée, réunie à l’Hôtel St Pancras Renaissance. Financée à 50/50 par le public (Région Hauts-de-France et MEL) et le privé (CCI Hauts-de-France, Caisse d’épargne Hauts-de-France, Humanis, Entreprises et Cités, le Club Gagnants et le comité Grand Lille), cette opération baptisée #LinkLille s’est organisée dans une première partie avec un temps de coaching collectif autour des dix points forts de la région, suivi d’un networking XXL où chaque membre de la délégation avait invité un contact britannique à parler business, soit 200 invités anglais.

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90 entreprises britanniques, 6 600 emplois

Premier excédent commercial de la France et troisième partenaire commercial, le Royaume-Uni est un partenaire à ne pas négliger pour la région, à seulement 1 heure 20 de la capitale londonienne en Eurostar. Un atout non négligeable, sans compter les autres connexions de la région avec les grandes capitales européennes et les métropoles françaises. 90 entreprises britanniques sont installées en Hauts-de-France pour un total de 6 600 emplois. «Plus qu’un carrefour, nous sommes un pivot. C’est un positionnement unique en Europe», a précisé avec ferveur Luc Doublet, ancien président de Lille’s Agency (remplacé depuis mai par Christophe Ribault). Tour à tour, les élus se sont succédé pour représenter fièrement la région : Martine Aubry, Damien Castelain et Xavier Bertrand ont salué l’initiative, évoquant «la puissance d’excellence de nos sites, nos 110 000 étudiants, 6 000 chercheurs» selon le président de la MEL, ou encore la logique du «win-win» pour Xavier Bertrand. «Il faut séduire et convaincre le Britannique. Notre foncier est 35% moins cher que dans les autres grandes villes. L’Europe la plus proche du Royaume-Uni, ce sont les Hauts-de-France. Un groupe de liaison politique, composés d’élus transfrontaliers, se réunira en janvier 2017 (2018?)» a précisé la président de Région. Et de rappeler aussi la décision tant attendue, le 20 novembre prochain, de l’installation possible de l’Agence européenne du médicament à Lille, non sans quelques réserves quant à la mobilisation du gouvernement : «Nous avons gagné la Coupe de France (Lille est dans la short list des 9 villes retenues sur les 19 candidatures, ndlr), mais il faut que le Président de la République se mobilise. Nôtre rôle ? Dire que c’est un gros dossier.» Affaire à suivre, donc.

La gare St Pancras, à 1 heure 20 de Lille, faisant de la capitale des Flandres une voisine toute proche.

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Pendant ce temps…

Au-delà de cette opération de marketing territorial, une mobilisation s’est créée en région avec l’inauguration, en novembre prochain, d’un salon «Business Lounge» à la CCI Hauts-de-France, boulevard de Leeds, dédié aux hommes d’affaires britanniques qui ont besoin de rencontrer un client, d’organiser une réunion ou de passer un coup de fil à la sortie de l’Eurostar. Un service d’accompagnement aux entrepreneurs par CCI International sera aussi mis en place. Mais il y a aussi la création du Channel Hub, en février dernier, ce club d’affaires franco-britannique visant à éclairer les entreprises sur les impacts de la sortie du Royaume-Uni et de l’Union européenne. Quant au bureau Hauts-de-France à Londres, inauguré en juin dernier dans les locaux de la chambre de commerce française de Grande-Bretagne, il semble aussi trouver sa place, puisque «des contacts ont été pris» a avoué Xavier Bertrand. La phase retour #LinkLille a déjà été fixée au 8 juin 2018 : Lille accueillera à son tour, dans les locaux de la CCI Hauts-de-France, une délégation anglaise. Il semble donc que les acteurs du territoire Hauts-de-France sont plus que prêts pour accueillir les Britanniques, en s’affichant comme un partenaire économique inéluctable.

 

 

ENCADRE (à mettre en colonne à droite, comme un agenda)

Parole d’entrepreneurs

Eli Gifford, de Tea Together au Touquet

Habitué à la capitale londonienne puisqu’il y a vécu plusieurs années, Eli Gifford est venu s’installer en Hauts-de-France pour reprendre l’entreprise familiale de production de confitures artisanales et bio haut de gamme, avec pour principaux clients les hôtels de luxe ou des grandes tables. «Nous réalisons 50% de notre chiffre d’affaires en Angleterre», précise Eli Gifford. Avec neuf salariés et un chiffre d’affaires d’1,4 million d’euros, la PME touquettoise réalise deux tiers de son business à l’export. En participant à #LinkLille, il «rend à la région ce qu’elle m’a donné en devenant un ambassadeur. Son point fort ? Sans conteste, les infrastructures et la logistique. Il est facilement concevable de travailler dans les Hauts-de-France et de revenir à Londres le week-end, et inversement. Le point faible ? La dominance de la métropole lilloise. Il n’y a pas encore assez d’équilibre entre Lille et ses alentours. Pourquoi n’existe-t-il pas un TGV entre Lille et Saint-Omer ?”

Eli Gifford a repris l’entreprise familiale il y a quatre ans.

Phrase à mettre en gros entre guillemets dans le texte

«Nous n’allons pas tourner le dos aux Britanniques»