Entretien

« 2022 est une année positive pour les industriels de l’aéronautique »

Retour sur l’année 2022 avec Sophie Pouillart, déléguée générale et responsable développement industriel au sein du Cluster Altytud et Thierry Masse directeur du site Airbus Atlantic à Méaulte.

Thierry Masse directeur du site Airbus Atlantic à Méaulte. @Airbus
Thierry Masse directeur du site Airbus Atlantic à Méaulte. @Airbus

Le secteur de l’aéronautique a pris un sacré coup dans l’aile durant la pandémie de Covid-19. Cependant, les industriels grâce à leurs déterminations et à leurs diversifications marché ont su reprendre une trajectoire linéaire. Interview en compagnie de Sophie Pouillart, déléguée générale et responsable développement industriel au sein du Cluster Altytud et Thierry Masse directeur du site Airbus Atlantic à Méaulte.

Picardie La Gazette : La crise sanitaire liée au Coronavirus a porté un coup d'arrêt massif et brutal au trafic aérien, avec des répercussions sur l'ensemble de la filière aéronautique. Comment les industriels du secteur ont-ils vécu 2022 ?

Sophie Pouillart : 2022 est une année positive pour les industriels de l’aéronautique. Nos membres sont dans une phase ascendante, ils ont repris leurs activités comme en 2019, avant l’arrivée du Covid. Preuve que le secteur est sur la bonne voie : selon un sondage que nous avons réalisé, 60% de nos répondants ont déclaré qu’ils souhaitent recruter. Depuis janvier, 540 postes sont à pourvoir dans les Hauts-de-France.

Thierry Masse : Je suis parfaitement en accord avec ce que vient de dire Sophie. Chez Airbus Atlantic à Méaulte, nous avons relancé nos lignes au début de l’année 2022 et nous remontons en cadence. Nos perspectives de volume par mois, vont même dépasser ceux que nous faisions avant la crise sanitaire. C’est pour cela, entre autres, que nous cherchons à recruter une centaine de CDI et 150 intérimaires.

Sophie Pouillart, déléguée générale & responsable développement industriel au sein du Cluster Altytud. @Altytud

Est-ce facile de trouver des candidats dans la filière aéronautique ?

T.M. : C’est justement l’un des gros défis que va devoir relever la filière. Il y a des postes disponibles, mais pas de main d’œuvre. Pourtant, les industriels comme le Cluster Altytud, nous multiplions les initiatives pour l’attractivité de la filière.

S.P. : Thierry a raison. Le recrutement, c’est un défi. Nous tentons d’innover au quotidien pour attirer les jeunes et les demandeurs d’emploi vers la filière. Pour vous donner un exemple, le 5 mai dernier, nous avons organisé des visites d’entreprises avec 120 jeunes, mais sous forme d’escape game. C’est innovant, ludique et ça plaît.

Au-delà du recrutement, quels sont les autres défis que la filière devra relever ?

T.M. : Un autre défi qui nous attend, c’est préparer le secteur aéronautique zéro émission de demain, même si l’impact dioxyde de carbone de l’aviation dans le monde, c’est à peine 2%. Nous travaillons déjà sur de nouvelles technologies et sur les avions à hydrogène. Chez Airbus Atlantic, nous nous sommes fixé un cap : zéro émission d’ici 2035. Le défi de la supply chain nous attend également, car nous faisons face à des difficultés d’approvisionnement.

S.P. : Pour atteindre une aviation zéro émission, l’ensemble des acteurs de la filière va devoir s’y mettre. Les industriels ont pour souhait de produire propre. C’est pour cela notamment que nous avons créé Altylab, une cellule qui permet aux industriels qui n’ont pas de moyens de R&D de se pencher sur des sujets comme la décarbonation. Dans les années à venir, la filière va innover.