Le chiffre de la semaine
17,6 %
C’est le taux d’augmentation en France des trajets en covoiturage en janvier dernier par rapport au mois précédent avec un record de 783 721, selon les chiffres de l’Observatoire national du covoiturage. Encourageant, mais encore insuffisant, quant aux objectifs à atteindre.
Le covoiturage s’installe doucement mais sûrement dans nos modes de déplacement. En ce sens, l’initiative récente de la CCI Moselle Métropole Metz, en corrélation avec les fédérations professionnelles et les clubs de réseaux d’entreprises sur nos territoires, est encourageante. Elle a lancé une opération d’incitation au covoiturage. Opportun à l'heure où le covoiturage se situe à un carrefour de son développement. En effet, si les statistiques 2022 incitent à l’optimisme, elles sont à regarder avec réalisme. Le covoiturage reste une pratique encore marginale. Dans notre pays, via les applications spécialisées, il ne dépasse guère que 40 000 trajets par jour, à comparer aux millions de déplacements quotidiens en voiture ou dans les transports en commun. En janvier, un coup de pouce gouvernemental de 100 € a été lancé pour les automobilistes qui se mettent au covoiturage, sur de courts, comme sur de longs trajets. Sur nos autoroutes, en moyenne, 8,5 conducteurs sur 10 se déplacent seuls dans leur véhicule le matin à l’heure de pointe, selon un baromètre établi par Vinci. Le nombre d’autosolistes, mesuré par le concessionnaire, à l’automne dernier, avait même augmenté sur un an. On le rappellera, le covoiturage est une piste pour limiter le trafic, et donc la pollution atmosphérique. Un enjeu de taille à l’heure où le dérèglement climatique se mesure et s’observe un peu plus chaque jour. Sur les axes Metz-Moselle-Nord, Metz-Moselle-Est et en Moselle-Sud, les allers-retours journaliers, sur ces territoires qui rassemblent les grandes zones économiques du département, témoignent de ce phénomène de l’autosolisme. Il y a encore beaucoup à faire en la matière pour se déplacer autrement. Changer les pratiques, les mentalités, passent forcément par des incitations financières. Quand on connaît l’objectif du gouvernement, on prend conscience du fossé à combler : à l’horizon 2027, l’exécutif ambitionne 3 millions de trajets quotidiens covoiturés. Le défi en vaut la chandelle : cela permettrait d’éviter plus de 4 millions de tonnes de CO2 par an, soit 1 % des émissions de gaz à effet de serre de la France, selon le ministère de la Transition écologique.