Bassin industrialo-portuaire de Dunkerque
13,6 millions d’aide de l’Etat pour aider à la décarbonation
En visite sur le site sidérurgique d’ArcelorMittal, le ministre délégué à l’Industrie, Roland Lescure, a annoncé une aide d’Etat de 13,6 millions d’euros pour le bassin industrialo-portuaire de Dunkerque, premier lauréat de l’appel à projet «Zone Industrielle Bas Carbone» (ZIBAC), pour accompagner sa décarbonation.
Avec 21% des émissions industrielles de CO2, l’agglomération dunkerquoise se situe, aujourd’hui, à la 2ème place nationale des zones les plus émettrices de gaz à effet de serre. Dès 2018, un «collectif CO2» s’est créé à l’initiative de quatre parmi les plus gros industriels du Dunkerquois (ArcelorMittal, Aluminium Dunkerque, Befesa et Ferroglobe Manganèse), bientôt rejoints par la Communauté urbaine, le port de Dunkerque et la CCI Littoral-Hauts-de-France. Aujourd’hui, ce collectif compte plusieurs dizaines de membres avec l’objectif d’avancer ensemble vers la décarbonation complète du territoire.
C’est «cet esprit d’équipe unique» que le ministre délégué à l’Industrie, Roland Lescure, est venu saluer le 16 janvier dernier lors de sa visite sur le site sidérurgique d’ArcelorMittal de Grande-Synthe. Avant d’annoncer que le bassin industrialo-portuaire avait été retenu comme première «Zone Industrielle Bas Carbone» (ZIBAC), notamment «parce que sa feuille de route était claire», et qu’à ce titre il allait recevoir une aide d’Etat de 13,6 millions d’euros afin d’accompagner son ambition à se décarboner.
Cette aide contribuera surtout au financement d’études préparatoires aux investissements qui seront nécessaires, en premier lieu la construction de réseaux de transport d’électricité, de production d’hydrogène ou encore de captation du CO2. Les besoins en hydrogène et en électricité seront, à terme, énormes car amenés à remplacer le charbon dans le process de fabrication de l’acier, par exemple. «La mise en place des ZIBAC vise à proposer des territoires clé en main pour l’implantation de nouvelles industries décarbonées pour renforcer l’attractivité de notre pays», a précisé le ministre, qui s’est, par ailleurs dit «enthousiasmé» par la visite qu’il a faite du site d’ArcelorMittal.
Au cours de celle-ci, les trois projets qui sont déployés actuellement pour parvenir à la neutralité carbone en 2050, et à -40% dès 2030 pour un montant de 1,7 milliard d’euros lui ont été expliqués. Le premier vient tout juste d’être déployé. Il s’agit de l’aménagement d’un nouveau «parc à ferraille» ultra moderne qui doit permettre au sidérurgiste d’accroitre la part d’acier recyclé dans son processus de fabrication. «Nous voulons atteindre à court terme 25% d’acier recyclé par kilo d’acier produit ce qui évitera l’envoi d’un million de tonnes de CO2 dans l’atmosphère», a ainsi expliqué Matthieu Jehl, président d’ArcelorMittal France.
ArcelorMittal va également changer complètement son process de fabrication de l’acier, ce qui constitue évidemment la part la plus importante du programme d’investissement. Le charbon utilisé comme agent réducteur de minerai (fortement émetteur de CO2) sera remplacé par du gaz naturel et de l’hydrogène. La réduction ne se fera plus dans un haut-fourneau mais grâce à un procédé de réduction directe couplé à un four électrique.
Enfin, 3ème et dernier projet, le sidérurgiste teste actuellement un démonstrateur à l’échelle un millième de séparation et de captation du CO2 résiduel présent dans les gaz des hauts-fourneaux. A ce sujet, Roland Lescure s’est engagé à tout mettre en œuvre pour que «Bruxelles accélère un peu la cadence» en donnant son accord aux aides d’Etat attendues par le sidérurgiste pour cet énorme investissement et promises lors du précédent quinquennat par Jean Castex, alors Premier ministre.