120 boutiques et jusqu’à 700 emplois sont annoncés
Un terrain de 20 hectares (une ancienne friche Cockerill), voisin de la zone commerciale de Louvroil/Hautmont, est prêt à accueillir ce projet à l’horizon 2018. Il attend encore les feux verts administratifs…
Ce projet de “village de marques” est revenu à la surface à l’occasion des vœux de l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre, en début d’année. Le terrain concerné, de 20 hectares, appartient à la Ville d’Hautmont. Il s’agit d’une ancienne friche industrielle qui a laissé la place à des surfaces engazonnées, dépolluées et viabilisés, traversées maintenant de voiries. De 1843 à 1985, en bordure de Sambre, le paysage était occupé par un site métallurgique. Le nom de Cockerill est resté attaché à ce vaste site.
Le projet porté par le groupe JMP expansion, du nom du président du conseil de surveillance, Jean-Michel Pacaud, vise à réaliser en deux phases un ensemble de 120 boutiques, relevant a priori du secteur textile/habillement. En principe, les clients devraient y trouver des remises importantes, ainsi que des collections de l’année précédente à meilleur prix, du fait de ces opérations de déstockage. Des enseignes connues pratiquent cette forme de commerce, suite logique des magasins d’usine. Sur son site internet, le promoteur indique qu’il y aurait un village d’environ 20 000 m2, un “retail park” (autre concept commercial à la mode) de 9 350 m2, de l’hôtellerie-restauration sur 4 200 m2, ainsi que des espaces dédiés à la culture et aux loisirs. Les chiffres indiqués ne sont sans doute pas définitifs. Le site, une fois terminé, baignera dans un décor paysager à l’architecture pimpante. La somme des emplois créés pourrait atteindre les 400, voire les 700. Le projet s’est trouvé un nom : l’Escale.
Explosion commerciale. Ce projet d’ampleur est annoncé alors que la zone commerciale de Hautmont/Louvroil (groupe Auchan), juste à côté, est elle-même en pleine extension (galerie commerciale à ciel ouvert, restaurant, avec un même concept de retail park). Alors, aussi, qu’un magasin Ikéa vient de s’ouvrir à Mons… La clientèle belge, c’est notoire, représente un gros enjeu pour le val de Sambre frontalier.
Le petit commerce local ne va-t-il pas en souffrir ? Stéphane Wilmotte (qui a succédé à son père, Joël) assure que le centre-ville d’Hautmont, tout proche, et son nouveau port de plaisance sur la Sambre y gagneront en attractivité. Il précise que les unions commerciales ont été associées à ce projet par des présentations et visites de projets analogues, ou encore que des navettes seront organisées avec les villes voisines, ainsi que des opérations commerciales communes, notamment au moment des soldes.
“Un projet de territoire“. “Ce n’est pas, insiste-t-il, le projet de la Ville d’Hautmont, même si le terrain nous appartient et que nous avons lancé l’appel d’offres. C’est bien le projet du territoire. Il a été mené en lien avec l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre et les communes adhérentes au Schéma de cohérence territorial, le SCOT, de Sambre-Avesnois.” Il résume la dynamique qu’il décrit en expliquant que le commerce et le tourisme doivent prendre la relève de la sidérurgie disparue.
Rappelons aussi que les dernières fusions intercommunales et les dernières élections municipales ont redessiné la carte institutionnelle et politique dans le Val de Sambre. Du côté de l’Agglo de Maubeuge, on précise que l’AMVS assurera le portage du projet à l’échelle régionale.
Des conditions encore à réunir. Stéphane Wilmotte indique qu’un protocole de vente a été signé entre sa commune et le groupe JMP. Il date de 2013 et porterait sur une somme de 7,5 millions. Il ajoute que la municipalité hautmontoise a prévu une “clause de réalisation” qui doit lui permettre de garder la maîtrise des terrains, même si le projet ne devait pas se faire.
Ce “village de marques” est espéré pour 2018. Les travaux (18 mois de chantier selon l’estimation officielle) et les recrutements pourraient être lancés en 2017. Mais, comme le rappelle le maire d’Hautmont, rien n’est encore fait : un permis de construire a été déposé en préfecture et une Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) doit encore être organisée. Il espère, pour sa part, que la phase administrative sera bouclée en 2016, au plus tard début 2017.