100 communes pour une nouvelle «super» EPCI sur l’Artois
La communauté d'agglomération de Béthune-Bruay Artois-Lys romane est née le 1er janvier 2017. Fruit du rassemblement par arrêté préfectoral d’Artois Comm. Flandre-Lys et Artois-Lys, cette nouvelle entité devient la plus importante du département et même de la région des Hauts-de-France en nombre de communes.
La communauté d’agglomération de Béthune-Bruay Artois-Lys romane est née par décision du préfet du Pas-de-Calais, suite à la demande d’adhésion de Lillers et Burbure. En septembre 2015, Alain Wacheux s’était exprimé sur le sujet et rapidement l’adhésion des deux communes à Artois Comm. avait été acceptée. Se posait alors la question du devenir de la communauté de communes Artois-Lys, d’autres communes souhaitant rejoindre Artois Comm. et d’autres, non.
Mais dès lors qu’aucun compromis n’avait été trouvé entre les trois communautés de communes, la fusion devenait inéluctable entre la communauté de communes de l’Artois, celle de Flandres Lys et celle d’Artois-Lys. Une fusion que la préfète avait proposée.
La réunion de ces trois entités a donné naissance à un des ensembles intercommunaux les plus grands de France, puisque sa superficie est de 647 km2 pour 280 000 habitants (soit 435 habitants au kilomètre carré), réunis sur 100 communes. Les deux principales villes sont Béthune et Bruay-la-Buissière, avec respectivement 25 413 et 22 579 habitants (recensement 2014). Mais ce qui fait la spécificité de cette entité, c’est son caractère très rural dans la mesure où 62 villes comptent moins de 2 000 habitants.
Alain Wacheux, maire de Bruay-la-Buissière depuis 1999, président d’Artois Comm. depuis 2002, devient logiquement le président de la nouvelle institution. «Aujourd’hui, nous voici réunis. Peut-être par le fait d’un arrêté préfectoral, mais unis quand même», a-t-il déclaré, rappelant à ceux qui n’étaient pas pour cette fusion que celle-ci avait été finalement imposée.
Un territoire qui compte. L’idée de fusionner des communautés de communes n’est pas nouvelle du fait de la petite taille de plusieurs d’entre elles, dont le nombre n’excède pas plusieurs villes de quelques milliers d’habitants au mieux.
D’ailleurs, pour mémoire, si l’on remonte à 1999 et la loi Chevènement sur la création des intercommunalités, l’hypothèse de création d’une communauté à l’échelle de l’arrondissement avait déjà été lancée. «À l’époque, nous en avions décidé différemment et nos chemins, aux uns et aux autres, ont divergé», rappelle Alain Wacheux.
C’est donc avant tout pour faire peser son poids démographique et économique qu’a été créée cette Agglomération. «Il me semble difficile de nier que représenter 100 communes − une commune sur neuf dans le département − et 280 000 habitants soit loin d’être anodin, dans un contexte de raréfaction des fonds publics ou de réorientation − pour ne pas dire contraction − des politiques régionales. Nous sommes un territoire qui doit compter. Il est de notre responsabilité de nous faire entendre», développe le président de la nouvelle entité.
D’autant que les arguments ne manquent pas. Ce territoire a déjà une activité industrielle puissante. Celle-ci représente près de 27% des emplois salariés de l’Agglomération contre environ 18% dans les Hauts-de-France. De plus, quelque 720 sites industriels sont présents sur l’agglomération de Béthune, dont une vingtaine de grandes entreprises qui représentent à elles seules plus de la moitié de l’emploi industriel.
Afin de soutenir le développement du tissu industriel de la région, l’Agglomération aménage les zones d’activité et aide à la création de nouveaux bâtiments, par exemple sur les sept pépinières déjà existantes. Elle soutient également l’émergence des TPE, des PME et de l’artisanat. Le nouveau découpage administratif qui s’impose va permettre d’aller encore plus loin dans le domaine du développement économique et sur l’ensemble des compétences de l’Intercommunalité.