Voir l’échec comme expérience, une étape de sa vie

Après la TedX Dunkerque, le Startup Week-end et l’Unreasonable Lab, Spark&Co est aussi à l’initiative de la Fail Night Dunkerque. Pour sa deuxième édition, la soirée, entièrement dédiée à l’échec entrepreneurial, réunissait trois entrepreneurs venus partager leur expérience avec le public.

Anciens chefs d'entreprises, les trois intervenants ont su tirer profit de leur échec pour rebondir.
Anciens chefs d'entreprises, les trois intervenants ont su tirer profit de leur échec pour rebondir.

Parce que près de la moitié des nouvelles entreprises échouent dans les cinq années qui suivent la création (49,5% selon l’INSEE). Parce que l’échec fait partie de nos vies. Parce que rares sont ceux à ne jamais y être confrontés. Parce que cela fait partie de l’apprentissage, que fort heureusement il y a toujours un moyen de se relever et que nombreux sont ceux à en ressortir grandis. «Et parce que l’on apprend de ses erreurs alors autant apprendre aussi de celles des autres» résumait l’organisateur. «C’est un sujet difficile. Ce n’est pas évident d’avouer ses erreurs, mais c’est important d’en parler, confirmait Marianne Weidel, ancienne gérante de boutique de loisirs créatifs d’occasion. Je suis entrepreneuse dans l’âme depuis que je suis toute petite. Je suis créative, curieuse, aventurière, mais je savais aussi avant de commencer que je risquais l’échec, qu’au pire ma fierté serait touchée mais que ce ne serait pas la fin du monde. Je me suis lancée, et ça marchait bien, comme prévu, jusqu’au sixième mois où tout a basculé du jour au lendemain. J’ai eu des soucis de santé, j’ai dû fermer la boutique pendant un mois et ça s’est très vite enchaîné, résumait cette dernière. J’ai choisi de baisser les bras pour limiter les dégâts, mais je n’ai pas de regrets, parce qu’il y a beaucoup de positif dans tout ça: c’était une expérience professionnelle incroyable et j’ai gagné en confiance en moi. Aujourd’hui je sais qu’il y a beaucoup d’obstacles mais qu’il y a aussi toujours, ou presque, des solutions, et je suis prête à recommencer», insistait-elle. «Echouer a été la réussite de ma vie» renchérissait Emilie Deruyffelaere, à la tête d’une agence de recherche de biens et services immobiliers pendant quelques mois. «C’est une expérience que je ne regretterai jamais, et qui m’a permis de me retrouver, de me recentrer sur mes véritables envies, poursuivait la jeune femme. Et puis celui qui n’essaie pas ne peut pas échouer, alors il faut aller à fond dans ce qu’on a envie de faire. Aujourd’hui je suis à un tournant de ma vie, et j’ai bien l’intention de vivre mes rêves. Je vais créer à nouveau, c’est sûr, mais pas n’importe quoi, n’importe comment» concluait-elle.

Pour aider ces entrepreneurs à rebondir après un revers, des structures existent. Spark&Co avait convié les représentants de 60 000 Rebonds à venir se présenter pour l’occasion. Cette association a pour but «d’accompagner les entrepreneurs qui ont fait faillite, à sortir de leur isolement et les aider à redécouvrir leur expertise et leur talent.» L’association repose sur un coaching qui permet au créateur de prendre du recul, de faire un premier bilan et de valoriser ses acquis. Son fonctionnement repose également sur un système de parrainage pour construire un nouveau projet accompagné. Ses principes fondamentaux sont la bienveillance, l’engagement, la solidarité et le professionnalisme. Implantée à Lille, 60 000 Rebonds cherche à s’implanter dans d’autres territoires des Hauts-de-France, comme Arras, Valenciennes, Amiens, Boulogne, et bien sûr Dunkerque.

D.R.

Anciens chefs d'entreprises, les trois intervenants ont su tirer profit de leur échec pour rebondir.