La résilience industrielle à l'oeuvre dans l'Arrageois

À l’heure où le gouvernement annonce son plan de résilience, le déplacement à Arras d’Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, s’avérait symbolique. La visite s’est déroulée en trois séquences : la visite de l’usine Häagen-Dazs à Tilloy-Lès-Mofflaines et de l’usine de l’entreprise Cérélia, en construction sur la zone Actiparc à Saint-Laurent-Blangy, et la rencontre avec les industriels du territoire à la préfecture du Pas-de-Calais.

De gauche à droite, Bernd Homann, directeur général de Cérélia, Agnès Pannier-Runacher, Guillaume Réveilhac, président de Cérélia, Nicolas Desfachelle, maire de Saint-Laurent-Blangy, 1er vice-président de la communauté urbaine d’Arras, Jacqueline Maquet, députée, et Nathalie Gheerbrant, vice-présidente de la CUA, conseillère régionale.
De gauche à droite, Bernd Homann, directeur général de Cérélia, Agnès Pannier-Runacher, Guillaume Réveilhac, président de Cérélia, Nicolas Desfachelle, maire de Saint-Laurent-Blangy, 1er vice-président de la communauté urbaine d’Arras, Jacqueline Maquet, députée, et Nathalie Gheerbrant, vice-présidente de la CUA, conseillère régionale.

Häagen-Dazs, une implantation phare pour le territoire

Avant la visite de quelques lignes de production, David Caron, directeur de l’usine, a présenté à Agnès Pannier-Runacher et aux invités l’histoire du site, mis en service en décembre 1992. Spécialisée dans la fabrication de crèmes glacées, l’usine exporte vers plus de 90 pays dans le monde (60% en Europe et en Australie, 40% en Asie et en Amérique latine).

Le site porte deux projets majeurs pour un investissement de 30 M€ : l’implantation d’un centre mondial R&D de la marque (3 000 m2) avec 50 à 60 emplois qualifiés, et la création d’une nouvelle ligne de production pint (pot) pour une capacité de production de 6 millions de caisses, soit +25% de la capacité actuelle et «couvrant les besoins jusqu’en 2026 minimum, avec 20 emplois à terme».

Les efforts de décarbonation vont être poursuivis. «Après une réduction de la consommation énergétique d’environ 40% depuis dix ans et un zéro enfouissement de déchets depuis 2013, il s’agit d’aboutir à une réduction de 20% de la consommation en eau, soit 100 m3/jour.»

Par ailleurs, est à l’étude, dans le cadre du plan France relance 2030 et de rev 3, le déploiement de nouvelles technologies de réduction de consommation d’énergie, l’augmentation de l’efficacité du méthaniseur actuel et de la capacité de production électrique, en soutenant et en s’engageant dans le projet Euramétha par la fourniture d’entrants.

Cérélia, un groupe international né dans le Pas-de-Calais

La ministre a ensuite découvert Cérélia, fabriquant industriel de pâtes à tarte et à pizza notamment. Cet industriel construit, sur 32 000 m², son nouveau siège (actuellement à Liévin) et une usine sur la zone Actiparc, ainsi qu'un centre de recherche-développement et une plateforme logistique. L’investissement est de 60 M€ avec 185 créations d’emploi pour produire 75 000 tonnes de pâte à horizon 2025.

Comme l’a exprimé Guillaume Réveilhac, président de Cérélia, «Saint-Laurent-Blangy sera le plus grand site du groupe, l’usine de pâtes ménagères la plus moderne d’Europe, constituant ainsi un fleuron industriel vitrine de l’expertise Cérélia». Avec ses 2 000 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 535 M€, «Cérélia est bien ancrée dans le XXIe siècle avec un modèle économique et actionnarial à l’avant-garde ; 95% des salariés en France sont actionnaires. Et à l’échelle du groupe 35% du capital est porté par les salariés.»

Pour conclure par rapport à la résilience industrielle, Guillaume Réveilhac a délivré un message : «Si nos ambitions sont intactes, les effets collatéraux du Covid et de l’inflation en particulier frappent notre activité, les marchés n’acceptant pas les hausses que nous subissons : matière premières, emballage, énergie, transport pour ne parler que des coûts variables. Plus récemment le conflit armé en Ukraine accélère cette inflation qui, à l’heure où je parle, atteint 50% pour nos seules matières premières.»