Viol de Courbevoie: nouveau rassemblement contre l'antisémitisme à Paris
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi soir à Paris à l'appel de plusieurs associations, dont SOS Racisme et la Fondation des femmes, pour dénoncer l'antisémitisme après le viol et les violences dénoncés par une jeune fille...
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi soir à Paris à l'appel de plusieurs associations, dont SOS Racisme et la Fondation des femmes, pour dénoncer l'antisémitisme après le viol et les violences dénoncés par une jeune fille juive de 12 ans à Courbevoie (Hauts-de-Seine).
Le rassemblement organisé place de la Bastille a réuni jusqu'à 500 personnes, selon la préfecture de police de Paris.
C'est "un crime antisémite qui nous glace le sang", a déclaré Dominique Sopo, président de SOS Racisme.
"Ce viol antisémite est le symptôme de deux haines qui se cumulent. Une montée de l'antisémitisme en France depuis le 7 octobre" mais "ça n'est pas le seul discours de haine qui explose dans notre société", a déclaré Anne-Cécile Mailfert, présidente de la fondation des femmes.
La militante a pointé une "culture du viol dans laquelle les jeunes sont plus enclins à s'inscrire" car ils sont "biberonnés à la pornographie".
Une première manifestation organisée mercredi soir à l'appel du collectif Nous Vivrons, avait réuni des centaines de personnes à Paris, dont plusieurs personnalités.
Venue "en tant que femme juive", Ner Sfez, 24 ans juge qu'il est "important d'avoir un rassemblement plus large contre le racisme et le sexisme" car ce viol est "à l'intersection entre le sexisme et l'antisémitisme".
"L’antisémitisme est partout. Le racisme est partout. le sexisme est partout", a déploré Arié Alimi, vice-président de la Ligue des droits de l'homme (LDH) et avocat connu notamment pour son combat contre les violences policières.
Il a souligné le devoir de "rester unis face au risque important de voir les héritiers de Vichy prendre le pouvoir et instaurer une politique raciste, antisémite et sexiste" en référence au RN.
Il a en outre déploré "entendre des discours antisémites qui émanent aussi d'une partie de ceux qui se disent de gauche".
Les élections législatives se sont invitées à quelques reprises dans certaines prises de parole d'orateurs se revendiquant de gauche mais dénonçant des discours antisémites "dans leur propre camp" en ciblant LFI.
Un appel à voter pour le Nouveau Front Populaire a été accueilli par un mélange d'applaudissements et de huées.
"La haine antisémite et la haine raciste ne sont pas des résidus", a souligné M. Sopo visant sans explicitement le nommer le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon qui dans un texte début juin avait affirmé que "l’antisémitisme reste résiduel en France" avant de se dire "prêt à rectifier l'adjectif".
Après les faits dénoncés à Courbevoie par la jeune fille, deux adolescents de 13 ans ont été mis en examen et écroués mardi pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences à caractère antisémite.
Un troisième suspect, âgé de 12 ans, a été placé sous le statut de témoin assisté pour viol et mis en examen pour les autres infractions visées par l'enquête.
Les actes antisémites ont flambé en France au premier trimestre 2024, avec "366 faits antisémites" recensés entre janvier et mars, en hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de l'année 2023.
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